Avec "The Chaser", nous avons droit à un thriller efficace de la trempe d'un des chefs-d'oeuvre du genre, à savoir Se7en (1995) de David Fincher, dont on retrouve quelques références : remise en liberté de l'assassin, décapitation, pluie incessante
The Chaser repose sur une intrigue simple : un tueur en série torture et tue les filles d'un ex-flic devenu proxénète. Il est rapidement arrêté, mais il reste à le confondre avant la fin de sa garde à vue. Les 2h03 du film condenserons ainsi les 24h de course effrénée pour tenter de retrouver sauve sa dernière victime. Finalement, le tueur est libéré par manque de preuves et achèvera la fille que l'on pensait pourtant sauve. Joong-ho Eom, l'ex-flic, le rattrapera et le coup de grâce qu'il lui destine sera stoppé de justesse par la police.
Si le film peine quelque peu à trouver sa fin, il n'en est pas moins un coup d'essai réussi. Le rythme est efficace, tantôt lent et pesant, tantôt effréné et haletant. Les ellipses, parfois larges, restent toujours très justes. L'humour, certes peu subtil, y est soigneusement saupoudré. Enfin, les personnages sont bien écrits, jusqu'aux rôles secondaires de la petite fille ou des policiers chargés de l'enquête. D'autre part, « l'agression » du maire de Séoul est un contre-point intéressant à l'intrigue, mais reste peut-être un peu sous-exploitée.
Le film use avec une grande perspicacité du téléphone portable et en tire des effets de scénario et de suspens judicieux, mais aussi et c'est assez rare pour le remarquer, rationnels et cohérents. Est assez insupportable cette facilité qu'ont beaucoup de films à combler n'importe quel vide scénaristique par une vaste fumisterie technologique abracadabrantesque ! Il en va presque d'un genre cinématographique entier, qui ne parie que sur l'ignorance du spectateur et c'est en cela que c'est détestable. Dans "The Chaser", la technique a le bon goût de ne pas avoir bon dos !
Pour conclure, s'il ne s'agit en aucune manière d'une révolution cinématographique, c'est un film maîtrisé et qui a le mérite de s'appuyer sur les plus récentes évolutions du cinéma. C'est une proposition résolument contemporaine d'un genre ô combien classique.
Homlett
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le 1 nov. 2010

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