At last.
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Incroyable de se dire qu'il s'agit du premier film de Na Hong-Jin tant il est plein de maîtrise. Le réalisateur coréen nous offre ici un thriller haletant qui noue l'estomac jusqu'à la dernière seconde tant la tension est palpable.
On remarque que lorsqu'il s'agit d'aller titiller les tréfonds de l'âme humaine, d'évaluer le degré de noirceur qui peut être atteint, le cinéma asiatique et coréen en particulier, sait imposer sa patte.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser avant le visionnage, il ne s'agit pas ici de trouver un psychopathe, mais plutôt de prouver qu'il l'est. L'enquête est une véritable course contre-la-montre afin d'obtenir dans les délais autorisés des preuves justifiant l'arrestation du suspect. Il a beau avoir avoué ses crimes en fournissant même des détails, il peut tout à fait être libéré sur vice de procédure bien qu'on soit certain de sa culpabilité. Le jeune réalisateur profite de l'occasion pour dresser un portrait au vitriol de la police coréenne qui cumule fréquentations douteuses, corruption, arrangements politiques, et dont les chefs n'hésitent pas à exiger la confection de fausses preuves pour le bien de l'enquête. Au milieu de tout ça, Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, tente par tous les moyens de retrouver l'une de ses prostituées.
Durant le long-métrage, on suit l'évolution du personnage. Véritable anti-héros, il se fout des règles mais aussi de ses 'filles' qui ne sont pour lui que des sources de revenus. Alors que plusieurs disparaissent, lui ne considère pas l'éventualité qu'elles puissent être en danger: dans son esprit, il est clair qu'elles ont fui et vont le payer. Lorsqu'il devient davantage suspicieux et part à leur recherche, il est convaincu qu'elles sont revendues et non tuées. Petit à petit, tout au long du récit, son personnage évolue, s'humanise par son empathie, notamment au contact de l'enfant avec qui il a un rapport très rude dans un premier temps, mais se déshumanise dans le même temps à travers sa soif de vengeance.
En traitant son histoire de façon la plus réaliste possible, Na Hong-Jin plonge le spectateur dans l'enquête avec ce sentiment d'urgence qui ne nous lâchera jamais. On note que la mise en scène, majoritairement de nuit, est astucieuse car jouant avec nos nerfs. En effet, alors que durant cette longue nuit à cavaler dans tous les sens on commence à perdre espoir, la lumière du jour nous le redonne naturellement, pour mieux nous prendre à contre-pied par la suite. En évitant cette situation commune à beaucoup de films (d'action en particulier, quand au lever du jour les choses rentrent dans l'ordre suite à une nuit de combats éprouvants), le réalisateur renforce le réalisme de l'histoire et, par la même occasion, l'horreur incarnée par l'acteur Ha Jung-Woo, terrifiant en psychopathe à l'air de M. Toutlemonde.
Un film qui en impose. A ne pas regarder à l'heure du repas.
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Créée
le 4 janv. 2015
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