Une bien terne course aux œufs de Fabergé que celle orchestrée par Thick as Thieves, énumération de poncifs américains au sein de laquelle les acteurs Morgan Freeman et Antonio Banderas prennent des poses tantôt sérieuses tantôt amusées, dans une autoparodie plus agacée (et agaçante) que volontaire. La puissance inaugurale de la course-poursuite dans le métro, plutôt efficace et donnant lieu à quelques morceaux de bravoure – en particulier la traque sur le toit des wagons lancés à toute allure – retombe aussitôt, tel un soufflet que Mimi Leder prive de sa chaleur : il faut alors subir des tunnels de dialogue pompeux qui n’ont pas même l’intérêt de construire la caractérisation des personnages (ruse et séduction des uns, stupidité des autres). La musique du compositeur islandais Atli Örvarsson écrase les scènes par un épique frénétique. Une reprise sans âme du long métrage de Jon Amiel, Entrapment (1999).