Geez
Warning: film évangéliste ! Et même pas du genre rigolo malgré lui comme le tristement grandiose « God's Not Dead ».
Par
le 16 oct. 2015
Cette critique n'engage que moi.
Je n'aime pas réagir à chaud après avoir vu un film, j'estime que ce n'est pas digne d'une bonne critique. Mais là faut que ça sorte. Si vous êtes croyant, le billet qui suit risque de ne pas vous plaire. Désolé.
The Cokeville Miracle, film sorti cette année retrace une prise d'otage survenue en 1986 dans une petite école primaire à Cokeville, une petite bourgade du Wyoming. Réalisé par T.C. Christensen, ce film est à l'image de sa filmographie : Religion, religion everywhere.
Mais avant d'en parler, revenons sur les faits : The Cokeville Elementary School hostage crisis comme indiqué sur Wikipédia a vu deux preneurs d'otage, David et Doris Young entrer dans une école, armés et trimbalant une bombe avec eux. Après deux heures de siège, la bombe (risquant d'exploser à tout moment grâce à un petit mécanisme) explose, oups spoiler. Personne n'est tué sur le coup, Doris se fait abattre par son mari tandis que tout le monde évacue le bâtiment, David Young se retrouvant seul finit par se suicider d'une balle dans la tête. L’événement a fait d'autant plus de bruit que personne ne comprend encore très bien comment tout le monde a pu s'en sortir indemne. La bombe était défectueuse, un courant d'air a permis d'atténuer l'onde de choc et toute une série de coïncidences ont minimisé les dégâts qu'aurait dû causer le dispositif : L'explosion totale de l'école.
Le film subit dès les premières minutes son manque de budget : un montage dégueulasse, une photographie et une musique digne des téléfilms diffusés sur la 6 en milieu d'après-midi, des acteurs décidément mauvais et surtout caricaturaux au possible (rires gênés lorsque le méchant rigole à gorge déployée, en extase devant les tests de sa bombe, tel un mauvais bad guy sorti des premiers James Bond).
Dans la réalité, de nombreux livres et autres émissions ont été consacrés à l’événement, les otages rapportant qu'après leurs prières ce fut des anges envoyés par Dieu lui-même qui les protégèrent. Évidemment ce film est réalisé pour soutenir cette thèse.
La prise d'otage occupe un peu moins de la moitié du film et franchement, mis à part les personnages caricaturaux et détestables, ce passage n'est pas si mal : un bon petit huis clos sans prétention aucune, s'offrant même l'opportunité de montrer Doris (la femme du preneur d'otage) comme une personne au bon cœur, subissant impuissante les délires de son mari. Et ça c'est bien ! Finalement, c'est peut-être le seul personnage ayant un réel intérêt. Pas de bol, elle meurt lors de l'explosion de la bombe.
Le reste du film ne concernera plus que l'enquête de l'un des policiers sur l'affaire, papa de deux enfants ayant été à l'école à ce moment. Et cela avait le mérite de commencer bien, le père étant critique, faisant preuve de doute face à tous les témoignages rapportés par les principaux intéressés. Mais tout fini par se barrer en couille lorsque l’amoncellement de questions sans réponses le pousse à dire "fuck it je crois en Dieu". La bombe était défectueuse ? Les balles détonant sous la chaleur n'ont fait aucune victime ? Les enfants ont prié juste avant que la bombe explose ? Et quelques-uns ont rapporté avoir vu des anges ? Si avec ça vous croyez toujours pas en Dieu c'est que vous êtes un connard. Et c'est bien ça qui me dérange avec ce film. J'en n'ai rien à faire que les personnages fassent tous partie d'une secte bizarre et convertissent des gens faisant un tant soit peu preuve de doute, mais là le message s'adresse directement au spectateur. Du moins à en juger le générique de fin compilant les interviews des véritables témoins de la prise d'otage, certifiant que tout ça c'est grâce à Dieu, qu'il faut apprendre aux enfants à prier, à aller à la messe parce que les miracles et les anges existent vraiment. TOUT ÇA M’ÉNERVE AU PLUS HAUT POINT. Mais merde, le générique se termine même sur une citation biblique !
J'aimerais le comparer à Signs film de Shyamalan mettant en scène un ancien pasteur (ayant perdu la foi) et sa famille subissant une invasion extraterrestre. Sans rien spoiler, la fin nous dévoile que Dieu existe et le pasteur, interprété par Mel Gibson, retrouve la foi. Et pourtant ce film n'a tellement rien à voir : Signs est une fiction et ancre son histoire clairement dans la fiction. Le message n'est pas de convaincre le spectateur que Dieu existe, il existe dans la fiction et seulement dans la fiction. Ce qui n'est clairement pas le cas dans The Cokeville Miracle et tout cela me fait décidément bien chier.
Après ce n'est que mon avis. ;)
Sur ce, je retourne voir Elephant moi.
Créée
le 29 oct. 2015
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8 j'aime
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