Nous pourrions, non sans jeu de mot, qualifier la mise en scène de The Current War d’ampoulée tant elle procède par cadrages improbables, mouvements de caméra omniprésents et souvent mal gérés, rotations, plongées et contre-plongées à vous donner le mal de mer. Dit autrement, la forme écrase tout sur son passage, des enjeux scientifiques à la reconstitution historique, en passant par les comédiens auxquels elle fait prendre des poses ; on les affuble comme autant de poupées de chiffon, on leur ajoute postiches et moustaches dans l’espoir que l’habit fera le moine. Les assauts numériques, rappelant un Vidocq (Pitof, 2001), déconcertent par leur laideur et surtout par leur amateurisme. Le film réduit son scénario à une « guerre », séparant d’abord les inventeurs en colère et jaloux du succès d’autrui pour mieux figurer ensuite les quelques étincelles, factices hélas, liées à leur rencontre. Une variation ratée autour du succès de The Imitation Game (Morten Tyldum, 2014), puisque sortie trois ans après.