Dernier opus de la trilogie Batman sous les commandes de Christopher Nolan. Par rapport au précédent, on se retrouve quelques années plus tard. Gotham est nettoyée de la totalité de ses dangereux criminels. Dent est devenu un héros grâce au sacrifice de Batman. C'est un Bruce Wayne également las de la vie qui est présenté. Batman lui a volé l'être qu'il aimait le plus et Batman va s'avérer vite dépasser par le méchant qui arrive.
Parlons toutefois du principal défaut du film, qui est pour moi certains aspects de son scénario. D'une certaine manière, certains éléments me semblent un peu bâclés et d'autres arrivent comme un cheveu dans la soupe. Je reste curieux de voir une Director's Cut sur ce sujet. Je ne vais pas revenir non plus sur Marion Cotillard qui m'insupporte au plus haut point en tant qu'actrice, mais qui se permet le luxe de mourir de la manière la plus ridicule qu'il soit dans un blockbuster depuis des années. Si ça me permet de moins la voir par la suite dans un film, je ne pourrais que la remercier. En fait, au niveau des problèmes du scénario, on a parfois l'impression que 2h45, c'est encore trop court pour Nolan.
Pour le reste, j'ai à nouveau pris mon pied avec cette deuxième vision. Pour moi, Nolan parvient à mettre un fond épique dans son personnage d'une part, mais également dans certaines séquences d'action. Premièrement, j'aime cette idée d'un Batman dépassé, presque vieillissant, cassant quelque part l'image du mythe pour mieux le faire renaître. Car Batman, c'est ce symbole, cet être immortel, soif de justice, prêt à sacrifier sa propre vie pour les citoyens de Gotham. La séquence dans la prison quand il parvient à sortir via le puits est pour moi d'une puissance importante avec ses paroles en arrière-fond clamant au personnage de s'élever. Pas seulement physiquement, mais aussi symboliquement, une fois encore.
Les séquences sont parfois très réussies donc. L'attaque des policiers sur les criminels dans les rues de Gotham, à mains nues, me rappelle Gangs of New York de Martin Scorsese et sa séquence d'introduction. Dans l'ensemble, très satisfait de la mise en scène de Nolan.
Un bon Batman ne le serait pas s'il n'y avait pas un méchant à la hauteur. Et là, je dois dire que le personnage de Bane est phénoménal. On ne voit jamais son visage, son travail sur la voix est pas mal foutu et surtout, Tom Hardy à un tel physique, une telle carrure qu'on ne peut qu'être impressionné. D'autant qu'il possède pas mal de répliques de qualités. Une fois encore, c'est lié aux passages épiques que Nolan est capable de créer, mais la séquence dans le stade de football est tout simplement phénoménal. Cette voix d'enfant chantant l'hymne national et le drame à venir, mais aussi cette critique parfois féroce envers le système, notamment banquier, permettent au film de gagner en hauteur. L'oeuvre reflète pas mal ce qui se passe à l'heure actuelle, s'inscrit dans notre époque et de cette critique du capitalisme à outrance. Bane a parfois des airs de sacré anarchiste, prêt à détruire le système.
Bref, dans l'ensemble, comblé de ce Batman, proposant un divertissement pas trop con, épique, avec des acteurs pour la plupart excellent (bien que Bale m'a déjà semblé plus inspiré dans son rôle) et surtout des seconds rôles très réussis comme cette Catwoman jouée par Anne Hathaway et l'arrivée très intéressante de Joseph Gordon-Levitt en plus des habitués des précédents opus.