Nolan avait mis la barre trop haut !
Après une première séance le Jour J qui m'avait bien déçu, j'ai décidé de retourner voir Dark Knight Rises car je ne pouvais me faire à l'idée que Nolan avait « raté » cet épisode final. Entre-temps, mes attentes et espoirs se sont envolés, et les petits défauts du film ont été digérés.
Cette deuxième séance exempt de toute espérance m'a bien plu. J'ai pu suivre le film sans sourciller, sans analyser chaque scène. Le fan de comics de la première séance a laissé place cette fois-ci à un spectateur seulement venu pour le film, rien de plus.
Toutefois, certains défauts que j'avais déjà relevés se sont vu confirmés.
Première chose, son super-vilain : Bane. S'il me paraît ridicule de le comparer au Joker du volet précédent, la prestation de Heath Ledger étant tellement hors-normes qu'il était impossible de refaire le même coup au film suivant, il faut se rendre à l'évidence que Bane n'est pas le méchant le plus charismatique, ni le plus terrifiant. On le présentait comme une brute rusée et calculatrice, on a surtout l'impression qu'il suit un plan bien préparé, mais qui ne relève jamais du génie. Un terroriste qui se donne juste les moyens...
De l'autre côté, nous avons le personnage qui a donné son nom au film : Batman. Au total, on doit le voir pendant moins de 45 minutes, pour une projection de 2h45 ça fait peu. Je n'ai toujours pas l'impression d'avoir vu un film à son sujet, même après deux visionnages. Ses apparitions ne sont plus aussi spectaculaires que dans Dark Knight, il se contente de cogner ou de se faire cogner, point. Le Batman-humain de Dark Knight a disparu, il ne doute plus, ne s'énerve plus, ne pleure plus.
Certaines critiques affirment que Nolan s'est retrouvé dépassé par son héros. Sans aller jusque là, je pense qu'il ne savait pas ce qu'il pouvait lui faire vivre de plus que ce qu'il a déjà vécu face au Joker, ce qui expliquerait la quasi-omniprésence de Bruce Wayne.
La bonne surprise du film est Catwoman. Je faisais parti des détracteurs de Anne Hathaway, pensant qu'elle ne pourrait remplir ce rôle, et j'avais tort ! Sans être exceptionnel, Nolan ne lui donne que trop peu de scènes pour exploiter pleinement son personnage, elle convainc sans peine et j'aimerais même la revoir dans la franchise.
A noter la performance de Micahel Caine qui arrive à nous émouvoir en seulement 4 petites scènes !
Quant à la réalisation, c'est du Nolan, c'est propre, précis, et ça va vite. On se laisse emporter par son rythme toujours mené tambour battant, sans repos, et on ne décroche jamais.
Le contre-coup, c'est que ça va parfois trop vite. L'unité de temps est chamboulé dans le dernier tiers du film, Nolan a recours à de nombreuses ellipses sans que l'on voit un quelconque changement dans Gotham. Il peine à instaurer une ambiance, le film se voulait sombre ce que je n'ai jamais ressenti. Gotham est dictée par Bane, mais à aucun moment le peuple ne semble souffrir, il reste juste chez lui, tranquillement, laissant les rues propres et désertes.
Batman, lui, devait être brisé, il l'est mais physiquement, ça s'arrange vite avec une série de pompes et une vertèbre remise en place.
J'en attendais sûrement beaucoup trop après Dark Knight, et c'est ce qui m'a pourri la première séance. Ce deuxième coup d'oeil a remis les choses au clair ! La trilogie se termine donc sur un bon film, toujours bien meilleur que n'importe quel autre film de super-héros, et qui ne fait aucunement tâche vis-à-vis des deux autres volets de la saga. Malgré tout, j'aurais aimé que cet épisode final soit plus épique, une réelle apothéose.