La souffrance forge le caractère.

Et c'est reparti pour une nouvelle production centrée sur les exploits du plus sombre et du plus hermétique des super-héros de l'univers DC, dans un contexte criminel et urbain aussi carabiné et austère que celui des deux premiers films. Comme toujours, le brillant réalisateur Christopher Nolan est toujours derrière la caméra et nous propose un nouveau long-métrage mettant en avant un Gotham City menacé par un mal mystérieux. Le début est très accrocheur car, comme on l'a appris à la fin du précédent opus, Batman est devenu coupable de crimes qu'il n'a pas commis et a perdu tout le soutien de la police.

Ce genre de situation annonce déjà un très bon début car c'est bien la première fois qu'on voit un Batman fuir et en plus, on assiste, à la même période, à une incroyable scène d'évasion aérienne menée par un Bane déconcertant. Voilà de quoi bien éveiller notre curiosité, surtout que c'est une scène qui a été filmée avec beaucoup de professionnalisme, des cascadeurs qui assurent et un minimum d'utilisation d'effets visuels, l'un des ingrédients qui a toujours séduit le public depuis le premier opus.

Suite un bref résumé de la situation et de quelques présentations ou interventions de personnages qui vont prendre de l'importance dans le scénario, tout m'indiquait clairement que j'allais visionner un blockbuster très prometteur. C'était mon impression pendant presque les 30 premières minutes mais après, je dois avouer que certaines petites choses m'ont un peu dérangé et qui m'ont fait changer d'avis.

Pour être direct, il n'y a pas une grosse différence entre ce blockbuster et les deux autres, on voit bien que c'est la même équipe qui était aux commandes et que le réalisateur n'a presque rien changé de ses habitudes cinématographiques. C'est juste le scénario qui ne m'a pas autant séduit que celui des deux premiers. Les deux opus étaient alimentés par une histoire bien fournie et bien réfléchie alors que dans cet opus, j'ai comme l'impression que les scénaristes ont trouvé moins de bonnes idées que d'habitude et qu'ils ont cherché à les développer dans des scènes avec la plus longue durée possible.

Oui ! Je le dis très clairement, plus j'avançais dans le visionnage, plus j'avais l'impression de voir des scènes qui ne se terminaient pas, surtout la fin avec les plans où le commissaire Gordon cherche désespérément le camion transportant une bombe avec son équipe. Là, je me suis dit que les scénaristes étaient à courtes d'idée, on regrette tout de suite l’incroyable qualité scénaristique du second opus. Sans exagérer, c'est une différence assez significative, mais pas un grand défaut du film. Je pense surtout que le gros problème venait de l'antagoniste Bane qui un méchant qui préfère rester discret contrairement à ce que le Joker faisait dans le second opus. On est plus du genre à employer la force qu'à manipuler les gens et donc, cela alimente un contexte avec un suspense pas aussi prenant que celui du précédent film.

Attention ! Je ne dis pas que Tom Hardy est un mauvais acteur. Bien au contraire ! Il est très convaincant, c'est une imposante montagne de muscles et face à Christian Bale, on sent bien que c'est une menace qui a bien plus d'un tour dans son sac. Comme je suis en plein dans, parlons du casting. Je ne vais pas m'éterniser sur Christian Bale et compagnie, leurs interprétations sont tout simplement excellentes. On va plutôt se concentrer sur les nouveaux personnages et justement, quand on regarde bien, on pourrait très vite penser que ce opus batmanien est la suite d'Inception.

Bah oui ! On remarque la présence d'une Marion Cotillard, celle d'un Tom Hardy et également celle de Joseph Gordon-Levitt, sans oublier celles de Michael Caine et de Cillian Murphy. Une simple coïncidence ? Peut-être ! Peut importe ! Honnêtement, je n'ai pas grand choses à dire sur les nouveaux personnages, ils ont chacun leur part d'importance et sont tous bien dirigés. Alors oui ! Il y a peut-être la mort grotesque de Marion Cotillard, c'est vrai que ce n'est pas la mort la plus pertinente que l'on aurait voulu voir, une autre prise aurait été plus intelligente.

Rien à dire sur Joseph Gordon-Levitt, il est tout simplement correct et indispensable pour la bonne logique du scénario. Il me reste qu'un seul personnage à juger, Catwoman. Alors ! Je tiens à mettre les points sur les i, cette Catwoman n'est pas du tout comparable à celle jouée par Michelle Pfeiffer, c'est d'ailleurs exactement la même chose pour Bane si on le compare à celui du ridicule film Batman & Robin. On a bien vu, depuis le premier opus, que Christopher Nolan ne veut pas reprendre ce qu'il a été fait auparavant.

On est parti dans un univers plus moderne et plus high-tech et donc, si on se base sur la norme du réalisateur, la Catwoman campée par Anne Hathaway est convaincante. Elle a sa part de mystère, elle est équipée de quelques appareils high-tech, elle est sexy dans sa combinaison moulante et on a l'impression qu'elle change de camp constamment. C'est exactement la personnalité incertaine de Catwoman et donc, contrairement à ce que beaucoup de gens me l'ont dit, elle est très fidèle à celle de l'univers des comics.

Et pour parler vite fait du reste, la mise en scène est impeccable, on a un bon lot de répliques philosophiques, l'ambiance est oppressante, les scènes d'action sont techniquement bien tournées et le rythme est identique à celui des deux autres opus. Il y a juste une chose que je n'ai pas acceptée, c'est de voir Batman agir en pleine journée à la fin du film.

Là non ! C'est un manque total de respect de l'univers de Bob Kane ! Batman a toujours manifesté sa présence pendant la nuit, exactement comme dans les deux autres opus. Je veux bien qu'on prenne quelques libertés mais celle-ci ne passe pas du tout pour moi. La nuit ! C'est glauque et silencieux alors qu'en journée, on ne ressent pas du tout les mêmes sensations et c'est moins surprenant. Mise à part ce défaut, ce Batman est une bonne conclusion d'une trilogie qui a su remettre en valeur le chevalier noir mais pas aussi intéressant que les deux autres films. 8/10

Ah ! Tu crois que l'obscurité est ton allié. Tu n'a fait qu'adopter la pénombre. Moi je suis né dedans, j'ai été façonné par elle. Je n'ai découvert la lumière qu'a l'âge d'homme, et alors, elle m'a juste paru AVEUGLANTE !