The boring dead
Après les vampires, les morts-vivants donc. Jim Jarmusch continue à revisiter genres et mythes populaires avec sa nonchalance habituelle, mais la magie ne prend plus, soudain elle manque, soudain il...
Par
le 15 mai 2019
83 j'aime
Quand Jarmusch s'essaye à la comédie, il s'approche de l'ambiance des frères Coen en passant par l'absurde de Quentin Dupieux. Quand le tout rend hommage à Romero dans un film de zombies, ça donne une espèce de méli-mélo très particulier!!
Je salue la tentative d'innovation de ce réalisateur de génie. On sent qu’il a pris plaisir dans son travail, même s’il semble s’être trop pris au jeu en se lâchant sur un humour atypique sur la base de tautologie et d’humour un peu trop appuyé.
La mayonnaise n'a malheureusement pas pris cette fois.
Par contre, hors de question de lyncher un créateur parce qu'il s'est loupé. Il y a déjà pas grand monde qui tente d'innover dans le domaine... et on a déjà bien assez de films insipides et lisses qui se ressemblent tous...
Et puis, il reste des passages sympas, des guest-stars à foison, un fond intéressant (ne sommes-nous déjà pas tous des zombies obsédés par nos écrans?! par le consumérisme?!), une pluie de références (et d’autoréférences notamment) parfois un peu trop grossières mais soit, et un casting de rêve: le binôme Bill Murray / Adam Driver excelle et Tilda Swinton n'est pas en reste!!
En résumé, je ne regrette en rien d'avoir visionné ce film mais ce n'était pas l'éclate que j'attendais depuis l'annonce de sa sortie. Un bon paquet de spectateurs sont et seront surement encore sacrément sévères avec le réalisateur de par sa notoriété mais c'est surtout parce qu'on est plus dur avec ceux qu'on affectionne ^_^.
A voir tout de même pour la singularité de l’œuvre.
En complément, pour ceux qui veulent s’amuser, voilà une petite liste de références trouvées dans le film :
Lorsque Ronald Peterson donne ses clefs de voiture à Zelda Winston, on peut voir qu'il a un porte-clef à l'effigie d'un croiseur impérial de Star Wars. L'interprète de Ronald Peterson est Adam Driver, qui joue Kylo Ren dans la saga Star Wars.
Le livreur qui entre dans la boutique de Bobby Wiggins est employé de Wu-PS. Il s'agit d'un clin d’œil à l'entreprise UPS et au Wu-Tang Clan. Le logo est d'ailleurs celui du groupe de rap. Le livreur est par ailleurs incarné par l'un des membres du Wu-Tang, RZA.
La voiture conduite par Zoe (Selena Gomez) est une Pontiac Tempest similaire à celle conduite par Barbara et son frère dans La Nuit des morts-vivants de George A. Romero, film culte de zombies.
Le nom de la ville, Centerville, est un clin d’œil à 200 Motels de Tony Palmer et Frank Zappa.
Zoe, Zack et Jack viennent de Cleveland, comme Eva, Willie et Billie dans Stranger Than Paradise également de Jim Jarmusch.
Les prénoms Zack et Jack sont les mêmes que ceux des personnages joués par Tom Waits et John Lurie dans Down by Law de Jim Jarmusch.
Le nom de famille du policier joué par Adam Driver, Peterson, est le quasi homonyme à une lettre près du nom du personnage principal, Paterson, qu'il incarne dans le film éponyme, Paterson.
Le nom de famille du personnage joué par Tilda Swinton, Winston est le même que celui du voisin de Don Johnston dans Broken Flowers de Jim Jarmusch.
Le néon en forme de croissant de lune du motel où vont Zoe, Zack et Jack évoque celui de la dernière scène d'Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch, où Adam et Eve observent le jeune couple d'amoureux qu'ils vont ensuite vampiriser. Il est difficile d'argumenter avec l'affirmation de The Dead Don't Die d'avoir le plus grand casting de zombies jamais démonté.
Le lapin écorché que Cliff Robertson et Ronald Peterson trouvent près du feu de Bob l'ermite rappelle celui qu'a chassé et préparé dans la forêt le personnage de Bob, joué par Roberto Benigni dans Down by Law de Jim Jarmusch.
La pratique du sabre et du bouddhisme de Zelda Winston renvoie à celle de Ghost Dog, joué par Forest Whitaker dans Ghost, Dog, la Voie du samouraï de Jim Jarmusch.
Miller, incarné par Steve Buscemi, porte une casquette rouge sur laquelle on peut lire le slogan Keep America white again, rappelant le Make America Great Again de Donald Trump.
La référence au Bates Motel de Psychose est carrément explicitée.
On trouve aussi les références à l'univers de Star Wars, au Seigneur des Anneaux, ...
J'ai beaucoup pensé à Fargo également aux vues du comportement du binôme Murray / Driver
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Adam Driver, Récapitulatif 2019, Les meilleurs films de 2019, Les meilleurs films avec Bill Murray et Les meilleurs films de Jim Jarmusch
Créée
le 2 oct. 2019
Critique lue 207 fois
4 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur The Dead Don't Die
Après les vampires, les morts-vivants donc. Jim Jarmusch continue à revisiter genres et mythes populaires avec sa nonchalance habituelle, mais la magie ne prend plus, soudain elle manque, soudain il...
Par
le 15 mai 2019
83 j'aime
Il est difficile de rester impavide, quand on est un fan de Jim Jarmusch depuis ses premiers films, devant la véritable catastrophe industrielle que représente ce "The Dead Don't Die", qui constitue...
Par
le 27 mai 2019
61 j'aime
15
Le Festival de Cannes 2019 vient officiellement d’ouvrir ses portes. Et pour commencer, il nous offre sur un plateau le nouveau film de Jim Jarmusch, The Dead Don’t Die. Un film de zombies où le...
Par
le 16 mai 2019
59 j'aime
1
Du même critique
Quelques chiffres pour introduire le sujet : Chaque seconde, 28,258 internautes sont en train de visionner du porno, et chaque seconde toujours, $3,075 sont dépensés en abonnements divers à des...
Par
le 23 oct. 2021
25 j'aime
10
Difficile de faire abstraction du contexte pour critiquer ce film pour lequel on se prend inexorablement d'affection. J'ai croisé moins de 10 usagers au Kinépolis Lomme (le plus grand multiplexe de...
Par
le 11 mars 2020
23 j'aime
2
Mardi 22 octobre - Avant Première en présence de l'équipe du film Avec Les Misérables, Ladj Ly nous livre une œuvre intimiste au sein de sa banlieue et d'une activité qu'il a lui même pratiqué: le...
Par
le 28 oct. 2019
20 j'aime
4