Le nom de Freddie Francis est régulièrement associé au studio Hammer pour lequel il a réalisé quelques classiques comme L'Empreinte de Frankenstein. Mais le réalisateur et directeur de la photographie a aussi fait des films pour Amicus l'autre grand studio de l'époque spécialisé dans le cinéma d'épouvante comme avec ce Deadlly Bees de 1967, petit film avec des abeilles tueuses.
Deadlly Bees c'est l'histoire de Vicki Robbins une chanteuse pop victime d'un malaise en plein direct à la télévision. Au grand désespoir de son producteur le verdict tombe, Vicki doit partir se reposer quinze jours à la campagne et se retrouve dans une petite ferme sur une île britannique. Elle y rencontre deux voisins apiculteurs et surtout une nuée d'abeilles tueuses.
Autant le dire tout de suite Deadlly Bees n'est pas une franche réussite, le film manque cruellement de rythme et surtout d'enjeux dramatiques forts. Il reste l'aspect investigation sur l'origine de ces mystérieuses abeilles capables de tuer mais là encore c'est assez mou, bien peu captivant et finalement relativement prévisible. Si le casting est agréable, difficile de s'attacher au moindre personnage lesquels manque de profondeurs et de capital sympathie. La chanteuse Vicki Robbins interprétée par Suzanna Leigh est un peu l'archétype de la jolie victime blonde fouineuse, Franck Finley incarne un fermier un peu rustre dont le mariage part en sucette et Guy Doleman le voisin à la fois compatissant et étrange. Autour de ce trio et de deux ou trois décors gravitent donc ces fameuses abeilles qui s'agitent heureusement un peu plus que les protagonistes.
Techniquement, et même pour son époque, le film semble affreusement daté essentiellement au niveau de ses effets spéciaux même si quelques plans fugaces font toujours leur petit effet. Pour les attaques d'abeilles le réalisateur utilise de faux insectes posés sur les comédiens, des transparences et quelques plans avec des véritables abeilles grouillantes sur la peau (forcément les plus réussis). Passe encore que les transparences soient un peu foireuses mais pourquoi sur certaines scènes avoir colorisé les insectes en jaune ou orange à tel point que lorsqu'un chien le regard torve se retrouve victime d'un essaim tueur on a l'impression qu'il a prit du LSD et qu'il regarde complètement stone des insectes fluorescents voltiger autour de lui. Ce même chien se retrouve d'ailleurs doublé par une voix humaine lors de son trépas (la doubleuse Percy Edwards) ce qui donne des sons étranges et pas vraiment naturels renforçant l'aspect limite psychédélique de la séquence. Il ne reste donc que quelques gros plans d'insectes laissant leur dard dans l'épiderme de leur victimes pour frisonner un tout petit peu face à ses sales bestioles.
Deadlly Bees est un petit film qui pourra piquer la curiosité des amateurs d''attaques animales même cette exploration du fiel des abeilles est loin d'être pleinement convaincante.