Les surprises dans le cinéma de genre, ça ne tombe pas toujours du ciel. Il faut parfois oser farfouiller dans les sorties discrètes, les direct-to-Dvd ou les films qui ne franchissent pas la frontière.
The Den est à priori un found-footage de plus, oui, mais ne pas s’y méprendre, il est bien plus que ça.
Ici, la caméra « Parkinson » est un peu délaissée, Zachary Donohue nous proposant de vivre la plus grande partie de l’action au travers d’un écran d’ordinateur. Un peu comme l’avait déjà fait l’inégal Megan Is Missing (Michael Goi – 2011).
Ainsi, on a un curseur de souris qui se balade, des fenêtres qui s’ouvrent, des alertes de messages, des appels webcam… Un concept intéressant qui exploite plusieurs façons de mettre en images l’intrigue. C’est la grande force de The Den qui évite ainsi de trop vite tomber dans la paresse et la facilité. Si le scénario n’est pas d’une grande complexité et n’ira pas trop chatouiller vos neurones, l’immersion est telle qu’on se laisse rapidement prendre au jeu. Le film parvient très vite à générer une véritable angoisse doublée d’une réflexion sur les dangers d’Internet. La conclusion est à cet effet glaçante et graphiquement assez violente.
Plutôt court (1h13 sans compter le générique), The Den réussit à maintenir son rythme avec brio et passe habilement d’une introduction non dénuée d’humour à la mise en place d’un suspense redoutable.
Zachary Donohue s’amuse dans un premier temps à dépeindre l’univers Chatroulette, avec son défilé insolite d’excentriques et d’exhibitionnistes. Entre farces virales, pervers en action et autres joyeusetés, tout l’éventail de ce que vous avez déjà pu voir sur ce site de discussions par webcams (ne jouez pas les innocents !) est représenté.
En mars 2010, une vidéo a créé le buzz sur la toile : les internautes ont assisté au meurtre d’une charmante brunette par un tueur masqué… Evidemment, il s’agissait d’une vidéo virale que des publicitaires ont diffusé sur Chatroulette pour promouvoir une chaîne de télé espagnole.
Partant du postulat que le meurtre est cette fois-ci bien réel, The Den nous questionne sur notre rapport aux images et notre méconnaissance des dangers du net. Un peu naïve, Elizabeth voit rapidement son compte piraté par une personne visiblement mal intentionnée, ce qui entame sa progressive descente aux enfers.
A noter que pour apprécier le film dans des conditions optimales, il est conseillé de le regarder sur son propre écran d’ordinateur. L’immersion n’en sera que plus grande dès lors qu’il est possible de confondre le curseur d’Elizabeth avec le sien ! Une façon de sortir un peu le found-footage hors des sentiers battus et d’impliquer davantage le spectateur.
Si quelquefois la crédibilité peut être remise en question (pourquoi continuer à filmer dans certains cas ?), ce qui est plutôt propre au genre, The Den est pardonné tant ce thriller diabolique ne manque pas d’audace et d’efficacité. Il ne serait d’ailleurs pas exagéré d’affirmer qu’il est l’un des meilleurs found-footage qu’il nous ait été donné de voir.