Warning : il est compliqué de critiquer ce film sans aborder son plot twist, si vous souhaitez le voir et conserver la surprise, ne lisez pas la suite.
The Diabolical est un film qui essaie un peu grossièrement de mettre le spectateur sur une fausse piste par son titre, étant donné que comme on le comprendra plus tard, les manifestations ayant lieu dans cette maison n'ont rien de diabolique.
Le film tranche dès son commencement avec le reste de la production horrifico-maison hantée par le fait qu'on est tout de suite dans le vif du sujet. Il n'y a pas ici 30 minutes de prises pour nous présenter la famille mono-parentale parfaite et heureuse avant que tout ne déraille. Non, les phénomènes nous sont montrés dès l'ouverture et c'est plutôt appréciable. Même si on retombe 5 minutes après dans le complètement classique avec l'intervention habituelle et éculée du médium qui fuit effrayé, la queue entre les jambes, en s'excusant de ne pouvoir rien faire.
Niveau frissons, c'est plutôt pas mal au départ. En fait, comme souvent, tant qu'on ne sait pas encore de quoi il en retourne. C'est là que la tension est la plus présente, et les apparitions de créatures sont relativement réussies avec une touche Silent Hillesque dans le maquillage et le design. Les acteurs, Ali Larter en tête, sont crédibles. Puis on apprend peu à peu ce qui est en train de se passer, et c'est là que le film en prend un coup.
L'histoire n'est donc pas basée sur des phénomènes surnaturels mais sur une sombre histoire de voyage dans le temps et d'expérimentation scientifique par une méga-corporation véreuse. On peut ici apprécier la volonté de sortir de la masse, mais le problème c'est que l'écriture est beaucoup trop paresseuse et manque d'ambition pour aborder un tel sujet. Pourquoi renvoyer le fils complètement lobotomisé dans le temps pour martyriser sa propre famille ? J'ai pensé que ça pouvait être pour inciter la mère a vendre sa propriété, mais ça ne tient pas puisqu'elle est tout à fait décidée à vendre avant les premiers phénomènes, et que c'est justement le renvoi du fils dans le temps qui l'oblige à rester là vu que ses enfants ne peuvent plus quitter la maison après avoir été touchés. Comment et pourquoi la mère revient-elle à la fin du film pour rassurer et embrasser ses enfants ? L'aspect émotionnel qu'aurait pu susciter le sacrifice maternel pour les sauver est aussi un flop tellement ce qui se trame est mal voire pas expliqué. Une multitude d'autres questions restent sans réponses.
Un film qui partait sur un concept original sur le papier et une ambiance plutôt réussie dans les 30 premières minutes, mais qui échoue donc en s'embarquant dans une thématique complexe et casse-gueule à laquelle l'écriture faiblarde et survolée ne fait vraiment pas honneur. Dommage.