James Franco est un génie. Complètement barré mais un génie. Je le savais déjà ça mais avec "The Disaster Artist", il le montre comme jamais.
Disparaissant complètement derrière son personnage de Tommy Wiseau, l'acteur, qui enfile ici également la casquette de réalisateur, ressemble presque trait pour trait au réalisateur mystérieux de "The Room".
Je ne vois pas beaucoup d'acteurs qui auraient pu avoir le grain de folie suffisant pour incarner Wiseau au cinéma et lui donner corps, tant physiquement qu'au travers de ses intonations, d'une manière aussi profonde.
D'ailleurs, dans le générique, il y a une comparaison entre les scènes du film original et les scènes retournées pour les besoins de "The Disaster Artist" par les acteurs. La synchronisation est presque parfaite. Même les décors sont recréés au détail près !
Mais ce qui m'a convaincu, peut-être plus que les performances des acteurs ou le courage qu'il a fallu pour lancer un tel projet, c'est le regard posé sur le réalisateur et sur son film. James Franco évite de tomber dans la facilité qu'aurait pu constituer une comédie dans laquelle il se serait moqué de la mégalomanie et de l'égocentrisme de Wiseau. A la place, il pose un regard attendri sur toute cette aventure qui, même si elle n'a pas accouché d'un chef d'oeuvre, a permis à certaines personnes de vivre leurs rêves.
C'est cette belle démarche qui fait que le film fonctionne à bloc et qu'il mérite toutes ses récompenses et toutes les autres nominations. "The Disaster Artist" est finalement, et contre toute attente, une belle déclaration d'amour au cinéma dans toute sa diversité de la part des frères Franco.
Et si en plus de tout ça, on rigole de bon coeur à plusieurs reprises, notamment grâce au flegme de Seth Rogen face à tout ça, que demander de plus ? Une très très belle surprise !