Une série B dont on ne sait s'il faut saluer les surprenantes ambitions ou s'il faut maudire son apparente volonté de ne jamais vouloir les embrasser pleinement.
Un riche chef d'entreprise et ses potes d'université (plein de têtes connues comme Ashley Greene ou Justin Chatwin) partent passer le week-end dans une luxeuse villa sur une île. Le soir de leur arrivée, ils découvrent un club étrange où tout le monde est sous l'influence d'une nouvelle drogue surpuissante, l'Urge. Le mystérieux propriétaire des lieux (Pierce Brosnan) leur permet d'en goûter à la condition de respecter une règle unique : n'en prendre qu'une fois.
Le lendemain, fascinés par la soirée qu'ils ont vécu, le groupe d'amis décide évidemment de s'en remettre plein les narines. Et, devinez quoi, ce n'était pas la plus brillante de leurs idées...
L'exposition de "Urge", qui sera la partie la plus constante qualitativement parlant, surprend. Certes, la présentation des personnages nous révèle qu'ils ont tous un défaut personnel plus ou moins caricatural mais la découverte du club Volcano, sorte de Sodome et Gomorrhe improbable des temps modernes, la rencontre avec l'étrange gérant et le premier trip sous Urge concourent à créer un climat d'étrangeté dont on ne parvient à déterminer dans quelle direction le film veut vraiment rebondir, d'autant plus que "Urge" semble tenir la route visuellement malgré quelques faux pas. Le brouillard de mystère s'épaissit encore un peu plus dès la deuxième prise de la fameuse drogue car le film choisit de se concentrer narrativement sur le seul membre du groupe dont les effets se traduisent par des trous noirs. Comme lui, le spectacteur découvre ainsi le chaos de la deuxième soirée à travers ses yeux et tente de raccrocher les wagons en rencontrant ses amis encore sous l'emprise de l'Urge.
À partir de ce moment, "Urge" choisit hélas la voie la plus facile en fixant la majeure partie de la suite des événements uniquement sur les comportements desinhibés de chacun des membres du groupe d'amis. Et, comme on vous l'a dit, certains ont des conflits intérieurs bien moins passionnants que d'autres, ce qui va avoir pour conséquence de faire stagner l'intrigue autour de leurs seuls petits soucis personnels alors que "Urge" semblait pourtant avoir un dessein plus ambitieux.
La dernière partie va heureusement nous confirmer que c'était bien le cas mais, bizarrement, lorsque tout part en vrille à plus grande échelle, "Urge" n'a plus l'air d'avoir le moindre centime de budget pour nous le faire vraiment ressentir. La folie ambiante bien pensée parvient à nous emporter par intermittence mais force est de constater que, visuellement, "Urge" est redevenu un DTV qui tente de faire illusion avec un visuel très maigre.
Dommage car le rebondissement final, particulièrement bien vu, témoigne encore plus des perspectives scénaristiques de grande ampleur que cachait toute cette histoire désormais un peu sacrifiée.
Se distinguant sans peine du tout-venant de ce genre de films par ses ambitions sur le papier, "Urge" loupe hélas le coche en ne sachant pas sur quel pied danser pour en traduire toute la portée à l'écran.