Le premier film utilisant la stop-motion serait The Humpty Dumpty Circus de James Stuart Blackton, projeté en 1898 (contemporain d'Un homme de têtes). Deux ans plus tard, toujours avec son collaborateur Albert E.Smith et leur maison le Vitagraph Studios, Blackton réalise The Enchanted Drawing. Cet opus étant conservé, il prend généralement la place de premier dans les ouvrages relatifs – et contrairement aux autres opus dans le registre les années suivantes, ses séquences animées sont plaquées à l'intérieur du champ des acteurs.
Il montre un homme (Blackton) en train de dessiner un visage puis un semblant de buste sur un chevalet, ainsi que des gadgets (chapeau, cigare, boisson) qu'il lui prend immédiatement après, le poussant à commettre de multiples grimaces. Pour arriver à ce résultat, les moyens employés sont encore rudimentaires. L'homme couvre le tableau blanc et donc le visage ou les éléments à sortir, les transitions étant assurées grâce à l'arrêt-caméra ou à un équivalent. Le procédé le plus remarquable est en fait l'effet accéléré lorsque Blackton est sur une partie plus complexe du dessin.
The Enchanted Drawing participe ainsi aux prémisses du film d'animation (inaugurées par les « pantomimes lumineuses » de Reynaud – Pauvre Pierrot en 1892), sans être encore un 'dessin animé' au sens classique strict. Humourous phases of funny faces (Blackton encore), projeté en 1906, est probablement le pionnier dans cette catégorie, en tant que premier film sur support argentique. Fantasmagorie de Cohl (1908), inspiré par Blackton et notamment son Hôtel hanté (1907) est souvent retenu à la place car il est plus long et complexe. La stop-motion reste propre aux débuts du cinéma, mais on y a trouvé plus tard un intérêt esthétique, Wallace & Gromit et L'étrange Noël de Mr Jack en devenant des emblèmes. La technique fut prisée dans les années 2006-2010 avec des films souvent liés à Burton (Coraline, Les Noces funèbres).
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