Une ode à la création et à la passion

Comment à travers l'histoire d'une famille, les Fabelmans, le réalisateur Steven Spielberg livre ici ce qui restera certainement comme son œuvre la plus intime et la plus personnelle. Car au travers de cette famille, c'est sa propre histoire qu'il raconte.

Spielberg livre un film qui contient toutes les anecdotes de sa propre vie et qui sont bien intégrées et mises en scène tout au long du métrage. Et même si l'on ne connait pas suffisamment sa vie, rien n'empêche d'apprécier ce film puisque, au final, celui-ci peut être vue comme une chronique familiale en même temps qu'une allégorie touchant à l'art, au cinéma et à la création d'une manière générale.

C'est à la fois touchant, et ce film en cela dégage beaucoup d'émotions, on y rit parfois, on y pleure, tel le fleuve de la vie qui s'écoule devant nos yeux pendant près de deux heures. Une vie qui est agitée, mouvementée, comme peut l'être celle de milliers de gens. Et ce quelle que soit l'époque ou le lieu.

On peut y voir encore une réflexion sur la manière dont se construit un destin à partir d'une passion. Sachant qu'une passion ne suffit pas toujours, si elle n'est pas conjuguée avec le talent et le travail.

Un film sur l'acceptation de soi, vis-à-vis des autres, au risque, parfois, d'entrer en conflit avec ses proches ou sa famille. Parce que toute passion finit par isoler. C'est un sacrifice. Et le sacrifice, on sait, ça peut faite mal. Et Sammy, le héros principale de ce film, qui n'est autre que le jeune Steven Spielberg, devra faire beaucoup de sacrifices et de concessions pour parvenir à vivre son rêve.

Les rêves deviennent, à force d'y croire ou de s'y accrocher, parfois une réalité concrète.

"The Fabelmans" est un film qui, en quelque sorte, peut apporter beaucoup à tous ceux qui veulent vivre leur passion. Il leur montrera que le chemin est dur et difficile et qu'il ne suffit pas d'avoir du talent pour réussir.

En un mot, j'aime ce film. Pour ce qu'il montre. Mais aussi pour son intérêt cinématographique, et plus largement artistique. On ne s'y ennuie jamais. On reste en permanence éveillé et captivé. Toutes les scènes s'enchaînent et suscitent en nous des sentiments contraires, on passe ainsi de l'émerveillement à la tristesse, en passant parfois par la révolte ou la colère. C'est un film vrai où le spectateur s'interroge sur sa propre vie, son destin, son existence mais aussi, bien sur, sur le cinéma.

Un film bien maîtrisé et fabuleux et qui, selon moi, aurait mérité la reconnaissance de ses pairs, au moins en le récompensant d'un ou plusieurs Oscars.