Du bon Spielberg

Un film très classique, et en même temps très « spielbergien » dans sa mise en scène à la fois minimaliste et efficace. L’histoire est réaliste, mais le film nous amène à nous poser des questions sur la limite entre la fiction et la réalité tout au long de la quête de Sammy. Le jeune garçon sublime les difficultés et les épreuves qu’il traverse grâce à sa caméra, tout comme Spielberg, qui transporte le spectateur dans son univers fascinant et non dénué de complexes.

À travers les difficultés familiales, les nombreuses déceptions, les rencontres déterminantes, Spielberg réunit toutes les étapes d’un voyage initiatique qui ne laissera sans doute pas les spectateurs indifférents.

Bien que comportant quelques longueurs nécessaires de par sa nature même de récit sur la maturation d’un individu, le pari de raconter son enfance par le biais d’une fable mêlant fiction et réalité est bel et bien gagné pour Spielberg.

La performance des acteurs est admirable. Paul Dano trouve ici un rôle qui lui convient à merveille, Michelle Williams est très crédible en mère torturée et Gabriel LaBelle accompli parfaitement sa tâche en montrant l’évolution intérieure et extérieure de son personnage. Quelques très belles scènes, parfois portées par la musique classique dont le rôle est appréciable et qui est sans doute trop peu utilisée dans les films en général.

Je dirai toutefois que le film est assez prévisible dans sa structure et que j’ai comme l’impression d’avoir déjà vu ça, mais cela n’enlève en rien son charme à cette œuvre d’un grand réalisateur qui a su nous faire rêver tout au long de sa carrière.

Alors oui, du Spielberg, on en reprendra avec plaisir !