The Fence nous amène dans l'Angleterre des années 80. Contrairement à de nombreux films, il ne se déroule pas dans la capitale Londres, mais plutôt au sein d’un quartier ouvrier situé à Bristol. Ce voyage est une véritable réussite. On ressent totalement l’ambiance de cette époque. Que ce soit par le style vestimentaire, ou encore le début des Skinheads, il y a un cachet particulier qui ressort.
Le personnage central de l'histoire, un jeune adolescent, est particulièrement intéressant. Son parcours de vie n’est pas le plus facile. Steven est issu d'un milieu défavorisé, avec un père alcoolique et une mère laissé à l'abandon. Bien entendu, il aspire à une vie meilleure, mais se rend rapidement compte que ce n'est pas aussi simple que cela. Pour s’en sortir, il ne peut pas se contenter de bien faire les choses. Le milieu dont il vient ne lui facilite pas la tâche. Pour Steven deux choix s’offre alors à lui, soit baisser la tête puis subir afin d’avoir une vie tranquille, soit montrer les crocs pour se faire respecter, mais risquer de tout perdre.
Cette dynamique se voit notamment grâce à la relation avec son grand frère. Malgré tout l'amour que Steven porte à son frère, ce dernier incarne le "mauvais garçon" de la famille. Il préfère régler ses problèmes par la violence plutôt que de construire calmement sa vie. Un modèle à double tranchant. Pour autant, cela ne l’empêche pas d’avoir un côté protecteur. Cela entraine quelques passages assez émouvants entre les deux. Il faut dire que David Perkins et Eugene Simon sont particulièrement convaincant dans leur rôle respectif.
Même à travers cette violence, on retrouve une touche de nostalgie des années 80. Pour Andrew, pas question d’utiliser une arme à feu, seul compte la puissance des coups. The Fence prend le recul nécessaire pour montrer que ce schéma conduit inévitablement à un monde de précarité alimenté par la violence. Une tension palpable ressort régulièrement pour souligner la gravité de cette situation pourtant anodine pour les protagonistes. Un message fort qui donne une autre dimension à ce film.