Prometheus a beau ne pas m'avoir convaincu, des documentaires montrant toutes les étapes de la fabrication d'un film de cette échelle restent trop peu nombreux pour ne pas profiter de l'aubaine et voir ce qui n'est généralement jamais autrement montré que via quelques featurettes peu consistantes dans la section bonus d'un DVD/Bluray. Même si il s'agit ici de l'association de plusieurs reportages consistants, l'ensemble n'est pas avare en informations et les 3h40 du bouzin passe crème pour peu qu'on soit intéressé par le processus créatif et productif d'un long métrage.
En fil rouge, l'inévitable Ridley Scott qu'on voit investi dans le moindre détail de son bébé. L'occasion de voir un travailleur qui force le respect, attentif au moindre détail insignifiant. Je n'ai juste pas trop aimé l'homme en lui-même, plutôt froid et ne me donnant pas envie d'aller lui faire une accolade.
On se réjouira d'échapper à toute une explication dédié au délire religieux qui finira par squatter le produit final, notamment en première partie relatant la genèse du métrage. On se marrera juste devant la naïveté d'un des intervenants découvrant Internet et se rendant compte qu'un film comme Alien et sa séquence avec le fameux "Space Jockey" a mené à des extrapolations de toute part des fans de la licence.
La partie la plus intéressante reste haut la main celle consacrée au travail des divers techniciens, qu'ils soit en charge du décor ou des SFX. L'occasion de voir les ateliers de fabrication des divers animatroniques, avec son impression Trilobite et le Deacon, et les dessous des séquences riches en effets spéciaux, dont la fameuse césarienne, assez intense pour son actrice. On se délectera aussi des divers artworks, idées non gardées et des détails concernant les diverses scènes coupées, dont la rencontre avec l'Engineer qui a beaucoup perdu en intensité avec la suppression de la scène de dialogue expliquant en partie la réaction de l'extraterrestre, totalement incompréhensible dans sa version cinéma.
On n'échappera évidemment pas aux réactions des divers acteurs, tous plus heureux les uns que les autres d'être dans un nouveau film estampillé Alien et faisant l'apologie du réalisateur. L'enregistrement de la bande-son et le montage auront droit à leur moment de gloire, et il ne manque au final que l'aspect marketing entourant la sortie du film histoire de boucler la boucle. Il aurait été intéressant de voir quelques images durant les projections tests et l'avant-première devant le gotha de la presse spécialisée.
Reste que Furious Gods est un bel instantané du fonctionnement de la machine hollywoodienne, des impressionnants moyens mis en oeuvre et du travail colossal que demande un projet majeur. Mais cela reste aussi un hommage à tout les corps de métier travaillant dans l'ombre et sans lesquels toutes ces œuvres ne verraient jamais le jour.