Burning Man, c'est devenu un mythe, un pélerinage que peu peuvent s'offrir. Mais si comme moi, vous avez dans votre entourage des gens qui y sont allés, alors vous savez qu'ils pourraient en parler pendant des heures, tout en vous regardant avec compassion en vous disant "mais tant que tu n'y vas pas, tu ne peux pas comprendre".
S'il y a des reportages, des documentaires, ou un ridicule "J'irai dormir chez vous" sur cet évènement, il n'y avait pas encore eu de film s'y déroulant. Et il faut avoir entendu un peu parler de Burning Man, à mon avis, pour saisir l'une des idées du film.
Orphée et Eurydice moderne
Le héros tombe amoureux d'une jeune femme fantasque et imprévisible, et c'est à l'autre bout de la terre qu'il part la chercher lorsqu'elle disparaît.
Le film jongle habilement entre comédie romantique et quête initiatique. Les scènes et les jeux de caméras sont hyper efficaces pour s'attacher au héros, un brin gentillet, et nous fait tomber sous le charme de l'insondable Jo. On le trouve fou dans son aventure, et soyons clair, il ne serait jamais rentré à Burning Man sans équipement (ils sont hyper stricts sur le fait de ramener de l'eau par exemple). Mais c'est aussi ce qui est particulièrement bien géré par le cinéaste. Il ne tombe pas dans l'écueil Charybdien de faire de son film un documentaire sur Burning Man. Black Rock City est un cadre, un autre monde, et le spectateur n'est pas là pour en apprendre les codes.
C'est au final cet équilibre maîtrisé qui fait que ce film mérite le coup d'oeil. Une romance qui fait sourire, une quête d'identité, et un monde onirique et insaisissable qui transforme les gens et modifie les comportements.
Notons enfin une excellente utilisation des seconds rôles, qui sont allégoriques, mais tellement bien portés par leurs acteurs !