Wong Kar, why ?
Je ne saurai me montrer plus éloquent que notre bon vieux @Senscritchaiev pour exprimer à quel point le dernier WKW fut une déception. Il semblerait que la fraicheur du réalisateur de Chungking...
le 25 avr. 2013
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En dix films, Wong Kar-Wai a su créer son univers, où le réalisme laisse la part belle au romantisme et à la poésie. C’est donc intéressant de le voir s’attaquer au genre phare de Hong-Kong, le kung fu movie, par la porte d’une figure non moins phare, celle d’Ip Man, mentor de Bruce Lee et héros d’une série de films portée (partiellement) par Donnie Yen et toujours en cours.
J’aurais pu appeler cette critique “la beauté de la tatane”, “l’érotisme du bourre-pif” ou toute autre variation sur cette même approche oxymorique du combat et de la poésie de l’esthétisme, mais cela aurait été vain tant il a été prouvé par le passé que le tango d’un affrontement savamment orchestré est un énorme vecteur de sensualité. Mais The Grandmaster ne se contente pas d’aligner des joutes magnifiques (chorégraphiées par Yuen Woo-Ping), il incorpore également toute la romance contrariée habituelle du corpus du réalisateur, présente dès son premier essai, As Tears Go By.
On retrouve ainsi avec joie le charismatique Tony Leung, habitué du cinéaste, et son ancienne sbire de Hero, la délicate et fatale Zhang Ziyi, dans un amour qui ne peut exister, forgé par un respect mutuel des arts martiaux comme moteur de résistance contre la chute du pays, de ses valeurs et de ses traditions. L’alchimie est parfaite, et sublimée par une photographie à couper le souffle.
Malheureusement, là où le film brille par sa forme visuelle, il pêche par sa narration. Trop décousue, boursouflée d’ellipses peu évidentes et de références que le pauvre occidental que je suis aura bien du mal à saisir. En découle une certaine torpeur que seules viendront agiter les plans de flocons virevoltants et la peau d'albâtre de la combattante à l’agonie. Une poésie perdue dans un flot temporel distordu où l’on peine à raccrocher les wagons de l’intérêt, même quand on se fritte près d’une loco.
The Grandmaster est à ce jour le dernier film du monsieur, et c’est bien dommage. Car s’il n’est pas exempt de défauts structurels, il reste un bijou de délicatesse, un écrin de beauté, qui tente tant bien que mal de conjuguer les passions du corps et du cœur.
Bonus:
The Road to The Grandmaster (1h):
On suit Wong Kar-Wai qui fait le tour des écoles de kung-fu de Chine, Taiwan, Hong-Kong et Macao, à la rencontre des grands maîtres des différents styles. Un documentaire sur le travail de documentation du cinéaste, avec beaucoup de démonstrations des arts martiaux, et le suivi des entraînements intensifs subis par les différents membres du casting. Passionnant.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2013, Les plus belles claques esthétiques, Les meilleurs films hongkongais, Les meilleurs films où il pleut et Les meilleurs films de Wong Kar-wai
Créée
le 11 mars 2024
Critique lue 9 fois
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