L'adaptation de Yokai Watch la moins fidèle que j'ai vue

Lorsque je lis que les Utopiales diffusent un film de Takeshi Miike dans lequel un enfant se retrouve dans le monde des yokais et va devoir affronter un yokai géants devenus... un yokaiju, je me dis "Quelle dinguerie, il faut que je vois ça." Et au final, en plein milieu du film, je me suis dit que j'étais un peu con et que j'aurais peut-être du fermer ma gueule.

Le film est super-inégal et enchaine des tas de choses très disparate, à l'image de son auteur, Takashi Miike capable de faire aussi bien des films dégueux (Ichi The Killer était vendu avec un sac à vomi) du film de torture (Audition) du film choquant (Visitor Q) que du film de sentai grand public (Zebraman) de l'adaptation de jeux vidéo (Ace Attorney, Yakuza) de manga (Jojo) ou du film pour enfant.

Et pourtant ça partait bien avec une visite dans le monde des yokais qui commence comme un film d'horreur où les yokais sont effrayants et ultra-dégueux... ce qui les rends vraiment fidèle à leur mythologie avant de partir dans le foutraque, avec une réunion entre les yokais du monde entier, ce qui inclut les monstres occidentaux comme Dracula, le monstre de Frankenstein, une momie, un zombie et un troll du net. Ajoutez à cela un aléatoire COMPLET dans les effets spéciaux : certains effets sont super réussis, d'autres ressemblent à un cosplay raté, d'autres sont en 3D avec une qualité variable, d'autres sont en mauvaise prosthétique. A noter que les yokais vivent dans un décors de western pour une raison que j'ignore.

Mais là, on était encore dans la partie où j'étais positive : les gens commençaient à se barrer de la salle, mais moi, je me disais qu'il y avait un côté foutraque rigolo à travers le film : ça sent la volonté de se marrer avec un budget dérisoire et j'arrivais à trouver ça sympa.

Seulement, petit à petit le film devient vraiment pour enfant avec tout ce qu'il a de plus gavant : le gamin doit rechercher son petit frère, il est mis à l'épreuve, il fait des rencontres magiques, il pardonne à ses ennemis car il a le pouvoir de l'amitié. Et purée c'est lent, redondant, c'est pas très passionnant, les acteurs cabotinent de façon pénible, les deux enfants jouent comme ils peuvent (c'est à dire mal mais de façon enthousiaste) au milieu de décors en carton pate pas très beaux.
Plusieurs fois je me suis demandé si on allait pas se barrer, mes camarades venues avec moi étant vraiment saoulé devant le film.

ET PUIS, sur la fin du film, le moment de grâce. L'affrontement final contre le Yokaiju offre d'un seul coup une montée en puissance de dingue. Avec un premier affrontement sympa... mais convenu suivi par un final ahurissant. C'est une sorte de rassemblement de tous les yokais du folklore accompagné d'un moment ahurissant de chanson avec des tanukis qui font du tambour avec leur bide.

Le truc à sublimé une soirée ciné. Au final, j'en suis ressorti en mode "ho, c'était pas si mal" tandis que ma pote Tanita était plutôt en train de dire que c'était l'un des trucs les plus chiant qu'elle ai vue de sa vie. Après, le film est une sorte de "suite-remake" d'une trilogie sur les yokais fait par Takashi Miike quelques années plus tôt du coup je ne sais même pas ce que ça vaut.

Du coup, si vous souhaitez le mater pour une soirée alcoolisé avec des potes, je vous conseille de faire du fast-forward sur le coeur du film et de revenir pour la bataille finale.