Un policier. Un téléphone. Quatre murs. Un enlèvement. Un coupable.


Ce n'est pas parce qu'il fait froid à Copenhague que les danois ne sortent pas leurs caméra mais parce qu'ils ont compris l'essence même du thriller : la tension.


Elle se tend en même temps que les traits de l'acteur accompagnée par une caméra jouant des profondeurs afin de plonger le spectateur dans les lieux décrits au bout du fil.


Le téléphone est le seul moyen d'action du policier Asger. Il doit guider, s'imposer et jouer de son réseau pour secourir la victime.


Mais alors on peut questionner la pertinence du medium ? Un audio comme "Calls" de Timothée Hochet aurait peut-être convenu à délivrer aussi bien l'histoire du film ?


Et bien je ne pense pas. Pour la simple et bonne raison de l'attachement que le spectateur finit par prendre pour le héros. L'acteur principal arrive bien à dépeindre la détermination et les doutes du personnage par le regard.


Un personnage qui, dès le début, est au bord de la crise.


Mais encore, les dialogues sont tellement bien écrits et bien délivrés oralement que l'on finit avec l'étrange sensation d'avoir vu un deuxième film : le film décrit par les interlocuteurs qui est dépeint par notre imagination.


Le seul bémol est que les twists sont un peu prévisibles si l'on commence à douter des certitudes admises. Mais cela n'enlève aucunement le frisson de la révélation si l'on est vraiment dans le film.


Avant la séance, je trouvais le titre du film vraiment bateau et banal. Néanmoins la fin magistrale donne tout son sens au titre :


Le héros est "le coupable". Et le poids de la culpabilité finit par guider ses actions.


Le déroulé des événements l'amène à se rendre compte qu'il doit payer pour ce qu'il a fait.


Il quitte le commissariat sous le regard inquisiteur de ses collègues et passe un dernier coup de fil. Mais à qui ? Son ex ? Son ami qui lui avait dit de rentrer chez lui ? À son ami complice du crime ?


Une chose est sûre : cela sera pour annoncer qu'il ne sera pas chez lui le lendemain soir.

Adrin
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le 10 août 2018

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