Huis clos claustrophobique et d'une finesse rare, Den Skyldige maintenait le spectateur accroché à son siège avec un sens aigu du cadre et de la mise-en-scène, une photo sans cesse renouvelée, et un acteur d'une justesse incroyable. Trois ans plus tard, The Guilty arrive sur Netflix, et il a... un acteur oui... Et puis c'est tout.
Une lumière gris-verdâtre baignera tout le film, même quand Jake Gyllenhaal se déplace. Le découpage est carrément aux fraises, proposant inlassablement les mêmes valeurs plans, quelque soit l'état psychologique du héros. Antoine Fuqua a beau reprendre la trame, et les divers twists de son homologue Danois, tous les dollars américains n'achètent pas le talent.
Il craque même au bout de vingt minutes en proposant des plans extérieurs ! Ils ont beau être mis-en-scène comme "l'imagination du personnage" c'est quand même une négation du défi sur lequel reposait le film...
Et son climax est complètement raté. Le bébé est en vie, Jake se dénonce aux chiottes, la morale est sauve pour le grand public... Plus aucune ambiguïté, plus de quoi débattre après la projection. Aucun interêt en fait.
Alors OK, Jake s'en sort, même s'il charge à des moments... Mais ça reste un gros ratage en règle du genre.