Ce film est un remake de la production Karaté Kid sortie en 1984, un long-métrage ayant connu un énorme succès commercial et devenu culte pour une génération de cinéphiles. Dans cette version 2010, le scénario est quasiment le même que celui de la première version. Il s'agit de l'histoire du jeune garçon américain Dre Parker qui s'installe avec sa mère à Pékin pour commencer une nouvelle vie. À peine arrivé, ce dernier se fait déjà martyriser par une bande de gamins irrespectueux. Assoiffé de vengeance, Dre demande à M. Han, un employé taciturne et expert du kung-fu, de lui enseigner son art. Vu comme ça ! C'est un scénario qui a déjà été traité dans d'autres long-métrages du même style.
Cependant ! On ne sent pas l'effet du recyclage car le film introduit un scénario écrit avec soin et passion. Toute la base d'un apprentissage d'un art martial est appliquée sans carence avec une amitié qui se construit progressivement et indéniablement entre un jeune américain et un Asiatique âgé. Cette solide relation m'a vaguement fait penser au film Lost in translation de Sofia Coppola mettant en contexte un homme et une femme se morfondant dans une ville asiatique et se retrouvant pour passer du bon temps ensemble. C'est avec cet état d'esprit que j'ai visionné cette réalisation à partir du moment où j'ai fait la découverte d'une personnalité sensible et calamiteuse de l'élève et celle du maître. Ces deux derniers ne ressentent pas une grande joie de vivre à Pékin. Dre n'arrive pas à s'adapter à sa nouvelle vie et M. Han a perdu sa femme et sa fille dans un accident de voiture.
C'est un long-métrage qui a été réalisé sans négligence et qui se regarde sans une once de monotonie avec un Jaden Smith un peu plus convaincant que dans After Earth mais on sent qu'il peine à nous convaincre de son potentiel dans le cinéma, même s'il se montre très doué à la pratique du kung-fu. Concernant Jackie Chan, qu'il soit usé, âgé ou éreinté de sa longue carrière de cascadeur, il restera toujours la superstar asiatique comme on l'a toujours connu dans les films asiatiques et américains même si la vieillesse le contraint à user sa pratique des arts martiaux de moins en moins. Il campe son rôle avec autant de classe que dans ses précédentes interprétations. Avec Jaden, Jackie entretient une relation avec ce dernier ne perdant absolument rien en qualité pendant le visionnage.
Un duo de personnages dont on peut suivre sans problème dans une réalisation gratifiant la beauté et la richesse de la civilisation asiatique tout en glorifiant le kung-fu dans sa splendeur. Pour un réalisateur norvégien, Harald Zwart a vraiment bien géré sur l'esthétique de sa réalisation sans utiliser le même mécanisme qui est pratiqué dans les films américains. C'est structuré d'une manière adéquate pour assister à un apprentissage d'un art martial tout en accentuant la beauté des mouvements de combat du kung-fu. Le long-métrage se regarde avec un esprit enfantin jusqu'au tournoi où des combats rondement bien chorégraphiés s'enchaînent fluidement. Même si cette version ne connaît pas le même succès que le film d'origine, il reste défendable pour le travail soigné et accompli que le cinéaste a su faire preuve en mettant en œuvre ce long-métrage très méritoire. 7/10
Tu as mal regardé ! Ce n'est pas l'homme qui imite le serpent ! C'est le serpent qui imite l'homme !