Retour à la terre en mode KFC
The kings of summer a tout du film qu'on a envie d'apprécier. Il inspire une sympathie qui lui est acquise dès ses premiers tours de roues et la méritera jusqu'à son point final, qui pourra sembler peut être un poil convenu mais qui a le mérite de terminer avec sensibilité un joli portrait sur l'adolescence. Plus précisément sur cette quête de différentiation qui y prend place. Comment bousculer sa vie pour sortir d'un schéma familial qui ne semble ne pas être le bon ? C'est la question que pose avec intelligence Jordan Vogt-Roberts dans son film. Le réalisateur porte un regard dépourvu de tout jugement sur ses personnages et les fait grandir avec bienveillance le temps d'une tranche de vie revigorante, faite d'épreuves initiatiques, parfois amusantes, souvent assez touchantes.
Jordan Vogt-Roberts fait preuve dans son premier film d'un joli sens de la mise en scène et surtout d'un oeil très affûté quand il s'agit de jouer avec la lumière des espaces naturels qu'il investit. La précision de ses images, ainsi que son rapport avec ses acteurs, que l'on devine facile, lui permettent d'élever The Kings Of Summer au rang des oeuvres dont on se souvient.
Je n'oublierais pour ma part probablement pas cet enthousiasmant retour à la nature qu'entreprennent ses 3 sauvageons, ni cette fin, qui sans oser aller au bout de l'introversion de Joe (pourtant joliment amorcée quand il s'évapore dans sa cabane) assume pleinement la jovialité qui a été de mise pendant 1h30 (dont on se rappelle, avec le sourire, du petit interlude musical improvisé à base de percus).