Maggie Smith

Une vieille dame en cavale et un auteur à la ramasse, quoi de plus improbable comme pitch ? Pourtant c'est plus compliqué que cela et tant mieux.

Si le film en terme de cinéma demeure assez sommaire, il n'en n'est pas un moins un savant mélange des genres puisqu'il oscille aussi bien entre la comédie "so british" et le drame plus intime. Maggie Smith est parfaite en tout point ici, elle sait s'accaparer du rôle, véritable d'ailleurs, de Margaret Fairchild. Voir l'actrice dans un contexte particulier comme celui-ci est assez étonnant mais réjouissant, elle joue sur la vulnérabilité masquée du personnage derrière ce fort tempérament et ça fonctionne. Face à elle Alex Jennings peine parfois à s'imposer, même s'il s'en sort bien, mais si il y a bien un film où Smith (pardonnez-moi l'expression) bouffe l'écran c'est celui-ci.

En terme de rythme c'est parfois laborieux c'est vrai, heureusement les dialogues sont savoureux, quant à la reconstitution du Londres des années 60 et 70, elle est impeccable. Les vingt dernières minutes sont notamment très belles, empreintes d'un intimisme maîtrisé tout en demeurant dans la pudeur, les personnages ici sont beaux car bien interprétés c'est un fait, mais aussi parce qu'ils sont crédibles. La dernière partie du film leur rend un bel hommage, tout comme ce plan final de Margarett que je ne dévoilerais pas mais qui résume à lui seul toute la poésie et la douceur du personnage mais aussi la tendresse de celui qui narre son histoire.

The Lady in the Van est donc un joli film anglais, qui laisse la part belle à une Maggie Smith impériale et touchante. Une belle découverte, imparfaite mais qui mérite le coup d'oeil si l'on aime ce genre de récit.