La critique sera courte et se fera quelques mois après le visionnage de cette... curiosité.
Fessenden s'est illustré en mécène révélateur de quelques artisans doués du cinéma fantastique et d'horreur au travers de sa boite de prod indépendante Glass Eye Pix, censée produire un cinéma de genre de qualité sur la côte est des States.
En tête de ses poulains se trouvent Ty west et Jim Mickles, deux jeunes réals bien partis pour se faire une réputation d'auteurs fantastiques sans concessions.
Mais bon sang, autant Fessenden peut-il être bon producteur, autant le gonze n'a rien des qualités d'un grand réalisateur.
Pour les plus téméraires qui souhaiteront s'en convaincre, ils devront s'infliger le visionnage de ce film, indigent au possible, dénué de tout enjeu cohérent et sans aucun fil conducteur. Un huis clos plus soporifique qu'oppressant, privilégiant une relation triangulaire au point de la faire passer au-delà de son maigre suspense. Sous couvert d'une morale écolo inepte, le propos alarmiste se dilue dans une trame nébuleuse et verbeuse sans le moindre ressort dramatique.
Le ponpon reste ce climax totalement surréaliste et risible au possible où les survivants du froid se confrontent à la matérialisation dudit phénomène surnaturel dont on nous bassine des répercussions mondiales depuis le début du métrage sans qu'une seule fois on n'en ressente l'urgence et la dangerosité. Matérialisation d'un esprit qui prend l'aspect d'un caribou fantomatique carnivore (si, si, ce n'est pas une blague, osez regarder le film vous verrez !!!) plus risible qu'effrayant, vous vous en doutez.
En fin de métrage, on reste un peu KO, consterné par l'inutilité d'une telle bande et dubitatif quant à la santé mentale de ceux qui ont passé plusieurs semaines à se les geler pour tourner le truc.
Le dernier film de Fessenden, Hypothermia, est de l'avis de toutes les critiques qu'il m'ait été données de lire, un incroyable navet moche et insipide. Après avoir vu les spectres de caribous voraces de The Last Winter, je les crois volontiers.