Visuellement et musicalement magnifique.
Contemplatif mais sobre, sans prétention autre que montrer les visages des fous, des enfants et des femmes confrontés à la mort.
Un gout doux amer d'inachevable, personnages vides et vidés, comme cette maison dont la tante casse les vitres pour qu'on croit que personne n'y habite: au moment de la confrontation avec le pire il ne reste qu'à se protéger en partant de soi-même. Une valise, un train, et rien de plus, sauf peut-être la clarté immense, imperturbable de la nature. Une quintessence de cinéma, un retour à l'image, au muet, dans cette mesure rejoignant non seulement Tarkovski mais Paradjanov. Au final reste le chant, la douceur, mais toujours filmée de loin, comme si devant le bonheur il faillait davantage de pudeur que devant la mort. C'est le bonheur des vaincus, qui se savent vainqueurs au fond d'eux même, plus vainqueurs que les vainqueurs de n'avoir pu que savoir l'obscurité des choses, la lumière en l'homme, que la logique du vainqueur n'atteint pas.

LouisRichard1999
9

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le 14 févr. 2021

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