The Mist est le genre de film que tu as envie d'aimer. Tu as envie de l'aimer parce qu'il respire l'amour du cinéma fantastique avec cette histoire archétypale de monstres invisibles et ses nombreux emprunts au cinéma de Big John Carpenter. Tu as envie de l'aimer pour son incroyable final qui te prend aux tripes et aussi pour la séquence de la première nuit dans le magasin.
Tu as envie de l'aimer pour l'approche sérieuse de l'horreur et l'utilisation judicieuse des effets gores.
Tu as envie de l'aimer pour son regard cruel, bien que maladroit, sur l'Amérique profonde et son étroitesse d'esprit (en même temps avec Stephen King faut bien s'attendre à ce que les rednecks en prennent plein la gueule).
Tu as envie de l'aimer mais tu ne peux pas. Tu ne peux pas à cause de personnages desservis d'un casting boiteux ou le correct côtoie le très mauvais (la prédicatrice, le voisin noir). Tu ne peux pas à cause d'une lumière plate et immonde qui tue immédiatement toute amorce d'ambiance hormis lors de quelques scènes isolées.
Tu ne peux pas à cause d'effets spéciaux tout pourris qui gâche bon nombre de scènes.
Tu ne peux pas à cause d'un rythme mou et d'une mise en scène sans ampleur empêchant le film de décoller vraiment avant son dernier quart d'heure.
Tu ne peux pas parce que The Mist a la dimension d'un petit téléfilm, sans prétentions certes, mais sans génie ni souffle non plus.
Difficile de trancher entre le bon et le moins bon, The Mist à pour lui son approche et son honnêteté qui permettent de réussir quelques vrais bon moments. The Mist n'est pas un énième produit de supermarché, mais de bonnes intentions ne font pas un bon film pour autant et The Mist en est la preuve.