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Malgré une approche de départ intrigante et cohérente par rapport aux capacités du genre, The Monster Project se perd bien vite dans les défauts inhérents au found-footage. Progression laborieuse, sujet mal maîtrisé, tout comme la gestion des espaces, et raccourcis narratifs… Autant d’éléments qui prennent le pas sur la dynamique de l’ensemble et le travail lié à l’atmosphère lugubre des lieux.


The Monster Project n’a pas forcément pour ambition de révolutionner le genre, mais de lui apporter un peu de fraîcheur avec un pitch de départ assez enthousiasmant. D’une part, le métrage réunit un bestiaire assez connu des amateurs de créatures de la nuit. D’autre part, le prétexte est crédible et, par la même, trouve une véritable utilité à une réalisation subjective: celle d’une émission web sur les monstres. Le propos tenu est d’offrir une variante aux programmes sur les fantômes et autres phénomènes paranormaux de type Ghost Adventures ou Ghost Hunters (TAPS). Dans la trame, on retrouve également cette volonté d’exploiter un sujet sans objectivité ni recul. Cela à seule fin d’en tirer profit.


Il ne s’agit pas de mettre en avant la crédulité des spectateurs, mais de la manipulation des images afin d’y apporter une vocation sensationnaliste. Comme de nombreux métrages, les bonnes intentions n’engendrent pas forcément de bonnes histoires. Si les bases sont posées d’une manière assez dynamique, on s’enlise rapidement dans une progression routinière qui s’étend plus que de rigueurs sur l’organisation de la pré-production et non le tournage de l’émission en lui-même. De dialogues atermoyant en séquences surfaites, la présentation de l’équipe prend le pas sur l’intrigue, sans pour autant constituer un apport essentiel dans leur caractérisation.


Et ce n’est pas l’installation des caméras et du matériel technique au sein d’une propriété glauque au possible qui changera la donne. L’accueil des «monstres» se fait au compte-gouttes, tandis que les interviews se ponctuent de questions basiques et navrantes. D’ailleurs, leur pertinence est tout aussi discutable que la suite des événements. Sans fournir de véritables justifications, la situation dégénère. Les protagonistes se confrontent à trois menaces dissemblables qui, au lieu de jouer de complémentarité, se succèdent selon les zones de la maison. Dès lors, la crédibilité de l’ensemble s’atténue considérablement, notamment à cause d’un déséquilibre constant entre vulnérabilité et résistance desdites créatures.


On regrette également des réactions qui tiennent plus de la caricature que d’un comportement raisonné. On s’isole à l’étage avant de visiter le rez-de-chaussée et de se réfugier dans le sous-sol. Bref, on passe d’une impasse à l’autre sans trouver une issue probable à cette pénible nuit. Un peu comme le scénario tente de s’extirper de son concept, conscient de ses limites, pour s’orienter vers une thématique plus large, celle-ci se dévoilant lors du dénouement. En lieu et place d’offrir une seconde lecture au métrage, ce choix se veut plus maladroit que surprenant. La faute à des prétextes téléphonés pour essayer de le rendre cohérent par rapport aux précédents événements.


Au final, The Monster Project est un found-footage médiocre, comme il en existe tant. Inutilement bavard et incapable de fournir une progression réaliste et rythmée, le film de Victor Mathieu ne tient qu’à son idée initiale qui se délite bien vite dans les écarts du genre. À savoir, un enchaînement de séquences à l’intérêt discutable qui se destinent uniquement à faire du remplissage. Dommage, car la justification de départ offrait une base solide pour développer l’ambiance et le récit. Hormis un environnement plutôt bien trouvé et néanmoins mal exploité, l’effroi n’est guère au rendez-vous, pas plus que les sursauts de circonstances. Un potentiel gâché pour un found-footage dispensable.

Blockhead

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