The Normal Heart par Catmenteen
Le virus du SIDA était déjà au centre de Dallas Buyers Club, pour lequel ses acteurs ont été récompensés aux Oscars, c'est maintenant à la télévision que son histoire est raconté. Ryan Murphy s'en charge, dirigeant Mark Ruffalo, Taylor Kitsch et Matt Bomer (entre autre) ; et il le fait bien.
Adapté de la pièce de Larry Kramer (scénariste de The Normal Heart), c'est l'histoire de Ned Weeks, un auteur gay, qui décide de se battre et de fonder un groupe pour lutter contre le SIDA. Le film relate la découverte du virus, jusqu'à ce qu'il devienne un sérieux problème dans la communauté homosexuelle. Une prise de conscience, un besoin de de défendre leurs droit et leur image, ce n'est pas seulement un combat contre la maladie qui se déroule sous nos yeux, c'est contre un société qui ferme les yeux et laisse une minorité de côté.
Outre l'aspect très politique du téléfilm, Ryan Murphy a su en faire un bon outil pour en parler. Avec une réalisation simple et propre, sans fioritures, il montre de façon chronologique la propagation de VIH dans les rues de New York. La scène d'ouverture du film se veut très drôle, presque optimiste avec cet île où la communauté homosexuelle se retrouve et y vit de façon libérée, contrastant avec le reste où ils auront dû mal à se faire entendre et seront reclus dans des endroits confinés, cachés. Le réalisateur avait déjà prouvé son talent avec les séries Nip/Tuck, Glee et American Horror Story, des sujets divers mais dans lesquels l'homosexualité y trouve déjà son importance comme sujet. Il le filme donc avec respect et sensibilité, et une touche d'humour. Mais cette histoire est dramatique, et cet aspect rattrape rapidement les protagonistes.
Ce sont avec eux que nous rions, pour eux que nous pleurons. Sans pour autant tomber dans le pathos, The Normal Heart aborde avec sérieux ce sujet. Les personnages , qui évoluent sur une bande-son des années 80, sont tous attachants et leurs histoires, leur combat nous touchent.
Ces héros qui sont brillamment interprétés par un casting aux noms impressionnants. Mark Ruffalo incarne Ned Weeks, cet activiste gay, qui se laisse souvent trop importer par ses sentiments. Passion et colère le tourmenteront tout au long du film, à côté d'un Taylor Kitsch, blond décoloré, dans le rôle de Bruce Niles. Matt Bomer prouve qu'une longue carrière l'attend, alors que Julia Roberts, plus en retrait et à fleur de peau, confirme qu'elle fait partie des grands. Des noms que tous connaissent, même Jim Parsons en fait parti, mais il est dommage de voir que ses manières ne le différencient pas de Sheldon dans The Big Bang Theory.
Digne du cinéma, The Normal Heart a pourtant su trouver sa place sur le petit écran. Son casting étoilé apporte tout le sérieux qu'il faut pour partager une histoire encore trop méconnu du grand public, c'est une réussite.
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