Old school

Après son arrêt soit-disant forcer sur la saga Bond, Pierce Brosnan cherchait désespérément un rôle digne de l'espion anglais et il croit sans doute l'avoir trouver avec l'adaptation des aventures du November Man. Voué à devenir une franchise en cas de succès pour semble-t-il faire concurrence à James Bond, le film emprunte plus aux productions bessoniennes ou au thriller d'espionnage à la Jason Bourne. D'ailleurs le film se veut extrêmement jeune dans son approche et ses références mais se déploie devant nous comme un thriller old school comme on en faisait dans les années 80. Ce qui n'est pas plus mal d'une certaine façon mais le film n'assume jamais ce partie pris et viens constamment se tirer une balle dans le pied en raison de ses ambitions démesurées ( être le nouveau must have du film d'espionnage ) qu'il ne tiendra jamais ainsi qu'il se laisse noyer par toutes ses références et ne tient jamais la comparaison face à ses concurrents.
C'est d'abord quelque chose que l'on ressent dans le scénario qui est extrêmement suranné avec ses méchants très russes, l'habituelle fille sans défense à protéger, le gouvernement qui n'est pas très nette, etc. On brasse une successions ahurissante de clichés des films d'espionnages des années 80 ( comme le récent The Ryan Initiative qui les utilisaient tous aussi maladroitement ) mais qui remis dans notre contexte actuelle n'ont plus aucun sens, ce qui fait que l'on croira que très rarement aux enjeux du film. De plus tous ce qui concerne la partie CIA semble totalement dépasser dans sa vision notamment après la trilogie Bourne qui était excellente sur ce plan là. Ici la CIA est caractérisé par trois ou quatre personnages et leurs locaux sont ridicules ce qui fait que jamais on arrivera à croire à l'authenticité de l'ensemble surtout que le film tente avant tous une approche réaliste mais ici tous semble factice et hors du temps. Sinon pour la trame scénaristique en elle même, les rebondissements sont attendus ce qui fait que l'ensemble sera très prévisible, beaucoup de facilités scénaristiques viennent entachés le récit et les personnages sont tous très caricaturaux. Même si la relation entre le héros et son ancien disciple est plutôt bien travailler et offre un ou deux bons moments, elle est relativement grossière dans son exposition père-fils. Néanmoins même si le tout est empli d'erreurs d'écriture et que l'ensemble est hautement prévisible, on reste devant quelque chose de suffisamment rythmer pour divertir.
Pour la réalisation de Roger Donaldson qui est un habitué des thrillers à l'ancienne qui peuvent être plus ou moins réussi, elle se montre générique tout comme sa mise en scène. L'ensemble est très plat et les rares scènes d'actions sont incroyablement molles, en partie faute au choix de l'acteur principal qui est maintenant trop vieux pour ce genre de choses et ça se voit. Alors Donaldson ce voit obliger d’attendrir ses scènes d'actions ( du moins celle avec Brosnan ) ce qui fait qu'elles seront fades et qu'elles manquent cruellement d'ambitions. Pour ce qui est du reste il nous offre une mise en scène classique, sans génie ni inventivité et qui se paye même le luxe d'avoir plein de défauts techniques dans sa réalisation avec un montage incohérent qui enchaîne les problèmes de faux raccords et les problèmes de débutant comme quand l'arme d'un des personnages est clairement déchargé mais que le film continue sa scène comme si il lui restait des balles.
Sinon pour le casting Pierce Brosnan a toujours autant de classe et de charisme et ça fait plaisir de voir qu'il donne tout dans son rôle, presque trop même car il y croit et parfois on a l'impression qu'il croit aussi révolutionner le cinéma d'espionnage donc on peut ressentir une certaine complaisance dans son jeu mais cela se marie plutôt bien avec le personnage. Olga Kurylenko s'en sort plutôt bien même si son rôle se rapproche très fortement de ce qu'elle avait déjà fait dans Quantum of Solace, notamment dans l'écriture très similaire des deux personnages ( on peut parler de copier-coller ici ) tandis que Luke Bracey n'a aucun charisme et semble totalement désintéresser par ce qu'il joue, de plus le look fait à son personnage tant même à le rendre ridicule notamment avec cette coupe de cheveux affreuse qui nous empêche de le prendre au sérieux.
En conclusion The November Man est un thriller old school mais dans le mauvais sens du terme, il est dépasser n'arrivant pas à retrouver le charme des films d'espionnage d'antan et n'arrivant pas à être à la hauteur de ceux actuels dont il fait constamment référence. Le résultat est donc clairement pas terrible, le film n'étant pas mauvais pour autant car il trouve néanmoins une certaine efficacité en étant relativement divertissant mais les trop nombreuses erreurs accumuler par celui-ci l'empêche d'être complètement plaisant. C'est donc pas aujourd'hui que Brosnan retrouvera un rôle à la hauteur de James Bond et qu'il révolutionnera le thriller d'espionnage mais qui sait, si une suite devait voir le jour elle pourrait peut être rectifier le tir même si j'en doute sincèrement.