Présenté à Sundance et à l'étrange festival du film de Paris, The Oregonian est le premier long métrage expérimental de Calvin Reeder qui s'inscrit dans la veine de ses précédents courts métrages. Le film raconte l'histoire d'une jeune femme qui tente de fuir un homme et un passé qui semble trouble et tourmenté . Sur la route le jeune fille est victime d'un accident , troublée et blessée elle commence à errer sur la route et dans les bois s'enfonçant dans un profond cauchemar …
Il ne fait aucun doute que The Oregonian est un film étrange , barré et qui ne ressemble à pas grand chose de connu . Cet univers de cauchemar permanent et trouble laisse le spectateur libre de toutes interprétations et The oregonian ressemble au final plus à un collage de sensations étranges qu'à un film construit sur la base d'une histoire vraiment structuré. Par moments le film est assez fascinant et offre des visions étrangement morbides et horrifiques qui titillent personnelement mon imaginaire et ma soif d'expérience visuelle nouvelle, mais malheureusement le film lasse aussi très vite. Il faut noter aussi la performance et le charisme de la jeune comédienne Lindsay Pulsipher qui a des faux airs de Reese Whiterspoon et qui porte le film sur ses fragiles épaules tout en semblant tout le temps se demander ce qu'elle fout là.
Il y-a dans The Oregonian un petit côté prétentieux, expérimental et arty assez insupportable. Entre la bande son super agressive , les personnages tous limite hystériques, les effets de mise en scènes tape à l’œil et gratuit (flou volontaire, multiplication de fondu au noir..) … On sent que Calvin Reeder n'est pas le plus modeste des artisans et que son film flatte l'ego de spectateur propre à s'extasier devant l'audace d'un plan de mec en train de pisser et dont l'urine passe par 4 couleurs ou qui fait cuire ses œufs à l'essence. The Oregonian est souvent rapproché et comparer aux films de David Lynch (Et c'est pour cette raison que j'ai voulu le voir). Le problème c'est que le film de Calvin Reeder ne possède ni les fulgurances visuelles , ni la puissance émotionnelle des films de Lynch. The Oregonian semble bien au contraire et au bout d'à peine un quart d'heure bien vide de sens et surtout d'émotions . Un poil fasciné au début je me suis finalement bien emmerder pour aller jusqu'au bout du film supportant de moins en moins les ricanements des acteurs, les bruits stridents de la bande son, les dialogues pseudos philosophique et cette histoire qui tourne irrémédiablement en rond et à vide. Les esprits les plus tordus pourront s'amuser de voir un type habillé en vert semblant sortir d'une publicité Cetelem en train de se branler contre une vitre , mais c'est tout de même un peu mince pour sauver le film de l'ennuie.
The Oregonian est un film qui devrait diviser et ne laisser personne indifférent , certains seront peut être fasciné par le côté trip sensorielle et le voyage expérimental. Pour moi qui suis resté sur le quai, ça ressemble tout de même un peu à une vaste supercherie assez laide , prétentieuse et chiante à regarder.