En n'attendant pas The Pact 3...
Comme son nom l’indique très judicieusement, il s’agit de la suite de The Pact, film d’épouvante sorti en 2012, qui a fait peu parler en France mais qui a joui lors de sa sortie d’une réputation suffisamment solide pour mériter une suite. Faisant partie de ceux qui ont plutôt apprécié le film de Nicolas McCarthy, malgré ses nombreux défauts, j’abordais donc ce second opus avec une certaine curiosité, le scénario dépeint précédemment contenant volontairement suffisamment de parts d’ombres pour justifier une potentielle suite.
Sans surprise, le nouveau duo de metteurs en scène reprend ce qui fait la force du premier épisode, à savoir sa photo et réalisation léchée, très proche d’une imagerie indé à la « Sundance » et son ambiance encore assez peu exploitée dans le style horreur et fantastique. C’était l’une des particularités amenée par The Pact et elle est bien respectée ici. Un bon travail a d’ailleurs été effectué sur les lumières et les ombres, ce qui amène la scène la plus flippante et réussie du film, sans avoir besoin de trop en montrer.
Toujours comme dans le long métrage sorti en 2002, le scénario oscille entre thriller et film d’épouvante-fantôme sans jamais vraiment vouloir pencher d’un côté plus que de l’autre. Il mêle ainsi enquête policière autour d’un tueur imitateur du « Judas killer » découvert dans le film précédent et le potentiel retour de ce dernier sous la forme d’un fantôme venu hanter l’héroïne.
Bien que toujours présente au casting, la très prometteuse Caity Lotz, vue depuis dans la série Arrow, le très correct téléfilm The Machine et que l’on retrouvera cette année dans un film de S-F spatial, laisse place à la non moins charmante Camilla Luddington. Celle-ci tient d’ailleurs bien son rôle, certes classique dans le genre. Elle se révèle bien moins agaçante que beaucoup de ses prédécesseurs et c’est tout ce qu’on lui demande. A ses côtés, on retrouve quelques habitués de séries dont Scott Michael Foster (Halt & Catch Fire et Once Upon A Time) et l’inquiétant, mais aussi toujours un peu surjouant, Patrick Fischler (Phil dans Lost).
Dans sa première partie, le film met plutôt en avant sa part horrifique et le fait avec un certain brio. Sans révolutionner le principe de la maison hantée et ses effets, ça s’avère plutôt efficace et s’amuse même à couper court à certains clichés trop évidents (la fameuse ouverture/fermeture de pharmacie avec miroir dans la salle de bain) pour mieux me tes le re-balancer dans la tronche un peu plus tard. Jusqu’à la moitié du film, c’est presque un sans faute, du moins si l’on considère le film pour ce qu’il est, à savoir une bonne petite série B.
Ça se gâte un peu dans la deuxième moitié, plus axée sur l’intrigue policière. Alors qu’il contournait jusque là intelligemment les poncifs des deux genres, les deux réalisateurs finissent malheureusement par tomber en plein dedans, entre twists un peu moisis voire prévisibles et une scène finale dont je me serais bien abstenu, juste prétexte à s’ouvrir la possibilité d’une suite alors que le diptyque se suffit à lui-même.
Il est aussi à noter qu’il vaut mieux avoir vu le premier pour comprendre les tenants et aboutissants du scénario parce qu’il s’agit d’une véritable suite et que le choix a été fait de n’évoquer que partiellement les événements passés.
Au total, on se retrouve face à un bilan à moitié satisfaisant. The Pact 2 n’arrive jamais à se départir ni transcender le film qui a lancé la franchise. Il ne fait que suivre un sillon déjà tracé et la joue trop facile lorsqu’il faut ficeler son histoire. Pourtant, dès qu’il est question de créer de la tension et un sentiment de peur, le duo Dallas Richard Hallam / Patrick Horvath se révèlent talentueux et Camilla Luddington campe un personnage qu’on veut voir s’en sortir. Autant j’étais intéressé à l’idée d’une suite avant de le voir, autant là je pense qu’il ne faut pas aller plus loin.