The Painted Bird par YannM2

Le drame de la guerre vu par un enfant.

Un film qui résonne, hélas, par une certaine actualité récente. D'autant plus que l'action se situe quelque part dans la même région géographique. Nous suivons alors le périple d'un enfant juif, mis à l'abri à la campagne chez sa tante et qui, après le décès de celle-ci, va devoir faire le trajet de retour, seul, pour retourner chez lui.

Le périple ne sera pas un voyage d'agrément. D'autant que, si la guerre sert de toile de fond, les dangers viennent d'abord de ses rencontres. Comme si toute morale avait disparu. L'enfant va subir les pires épreuves, les pires sévices, endurer les choses les plus terribles et les plus cruelles et au final son parcours finira par ressembler à un chemin de croix.

Le réalisateur ne nous épargnera rien. Les images pourront même vous heurter tant la violence, plus suggérée que montrée à vrai dire, y est crue et sans artifices. Au point que la seule once d'humanité se trouvera dans un soldat allemand, dans le camp ennemi donc, mais placé dans cette guerre contre son gré, agissant plus par contrainte que par devoir. Mais ce n'est pas anodin. Ce que veut nous dire le réalisateur, je pense, c'est qu'il existe malgré les souffrances et les épreuves, toujours une raison d'espérer et que même dans les situations les plus extrêmes où l'on pourrait perdre foi en l'humanité, il subsiste une étincelle d'amour. C'est un film qui parle d'amour et d'espoir malgré les souffrances et quelles que soient les épreuves que l'on traverse dans une vie. Ici la Seconde Guerre mondiale sert de toile de fond à l'histoire. Mais, bien que ce film soit sorti en 2019, il fait écho à une tragique réalité vécue elle aussi par d'autres enfants. Des enfants qui sont toujours les premières victimes des conflits.

Techniquement parlant, ce film est un bijou cinématographique. Malgré la dureté des images, les plans sont bien travaillés, audacieux, il y a de la mise en scène. Le choix du noir et blanc et l'absence de musique viennent renforcer une atmosphère de solitude, d'angoisse permanente où l'on se sent, comme le jeune héros de cette histoire, perdu et désorienté dans un univers hostile où le mal peut surgir partout.

Ce film ne laissera donc personne indifférent et malgré sa longue durée (2h40) il mérite un ou plusieurs visionnages pour bien saisir l'essence même de certaines scènes. Beaucoup de références philosophiques, religieuses, bibliques aussi. Parfois liées à la culture slave. Ceci dit le message porté par ce film reste intemporel et universel. Il transcende les frontières et pose la question de l'amour et comment garder l'espérance vive quand votre parcours n'est plus qu'un long chemin de misère ?