Il faut quand même admettre q'un mec qui arrive à pondre une ambiance aussi hystérique, tarée et expérimentale avec deux bouts de tuyaux, une caméra amateur, un pote et une copine, ça a quelque chose du petit exploit. Premier format court de Shinya Tsukamoto, deux ans avant Tetsuo premier du nom. Tout y est en 10 minutes et avec zéro moyen. Le salary man qui se transforme en boîte de conserve, la femme sombre veuve noire qu'on dévore, le dîner qui fait mal aux dents et aux oreilles, le chibre perceuse-ravageuse, Tsukamoto en Nemesis bionique, les courses poursuites en stop motion, la fusion boîte de conserve / Nemesis bionique, la musique Tech indus. On peut dire que quand Shinya a quelque chose en tête, ça le travaille assez longtemps. Il en est aujourd'hui à son quatrième remake de ce trip insensé hard n' cyber metal humain et à chaque fois, il déverse sa bile torturée avec la même verve. Ce premier petit essai amateur vaut surement moins que 6 au final mais comme dit l'autre, Tsukamoto c'est un ensemble d'oeuvres qui fusionnent dans la tête du spectateur pour former un tout, maladif et oppressant, comme une expiation de la condition humaine par la machine.