The Place Beyond the Pines par Du34Stefou
The Place Beyond the Pines se révèle être un des plus beaux chef d’œuvre de ces dernières années. Rapidement, rappelons le synopsis de départ : Ryan Gosling, fana de compétitions de calibres, un soir de fête, croise le chemin de la ravissante Eva Mendes, son ancienne petite amie, parfaitement crédible dans son rôle, désormais en couple et à la charge d'un enfant. Quelques jours après, il apprit que cet enfant se révèle être le sien également. Il eut désormais une nouvelle raison de vivre. Une après-midi, il va croiser le chemin de Ben Mendelsohn, qui va changer sa vie à jamais, lui proposant un boulot, de l'argent, une nouvelle vie, qui ne lui suffira pas, tant il souhaite se rattraper auprès de son ex-femme et de son fils. Les deux hommes vont donc braquer des banques, mais ce dernier, ne sachant s'arrêter, va prendre un détour infernal.
Depuis longtemps une mise en scène n'avait pas été si pure, si belle, si maîtrisée. Les dialogues ne devenant plus tellement important tant nous sommes captiver par l'élégance qu'a apporter Cyanfrance à chaque plans.
L’œuvre est clairement divisée en trois parties. Trois parties bien distinctes, trois parties essentielles. Les premiers trois-quart d'heure nous font part d'une mise en scène très stylisée, se basant sur des couleurs chaudes, colorées ainsi que des plans d'épaule parfaitement maîtrisés, une utilisation du flou intéressante, des protagonistes sans cesse en champ/contre champ, une bande originale clairement frissonnante, et, comme je l'ai énoncé ci-dessus, des dialogues non permanents, qui, finalement, apportent une certaine légèreté, une certaine douceur au long métrage.
La deuxième demie heure nous transporte dans une ambiance totalement opposée qui se révèle plus angoissante, se basant plus sur une noirceur surprenante. La mélancolie qui se dégageait dans la première partie laisse place au suspens. Le sensationnel Ryan Gosling laisse place à l'excellent et très surprenant Bradley Cooper, qui, suite à un acte forcé, va sombrer dans la culpabilité. Les plans en champ/contre champ disparaissent et deviennent plus large, la mise en scène se révèle plus ordinaire mais tout autant efficace. Une tension permanente se fait ressentir en crescendo, jusqu'à la troisième partie.
Celle ci mélange les ingrédients des deux parties précédentes. Nous retrouvons les deux ambiances omniprésentes auparavant.
Nous nous voyons transporter quinze ans plus tard, et nous n'avons en vue ici ni Ryan Gosling, ni Bradley Cooper, mais leur descendance. Une épopée qui nous fait comprendre qu'un enfant sans son père, sans repères est perdu, et sombre dans le désespoir. Finalement, même si Ryan Gosling n'est plus à l'écran dans cette dernière partie, nous avons la sensation constante de ressentir sa présence et ce par la répétition de plans presque semblables, de musiques identiques, de photos. Clairement, l'ambiance d'une première partie digne d'un chef d’œuvre se fait à nouveau ressentir.
De plus, cette dernière partie évoque avec sincérité le pardon en traitant celui ci comme une des choses les plus importantes de la vie.
The Place beyond the Pines se révèle être au final une réussite comme on en voit pas assez récemment. Nous découvrons trois points de vues complètement différents, complètement contradictoires, totalement crédibles. Il offre une morale intéressante, une mise en scène faramineuse, un casting à en couper le souffle qui arrive à incarner avec excellence des personnages attachants et profonds. Des décors splendides, une bande originale bluffante. Le tout emmène à une œuvre efficace, surprenante mais surtout bouleversante.
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