La Prémonition est un film américain de 1976 réalisé par Robert Allen Schnitzer surtout connu pour avoir offert l'un de ses tout premier rôle à Sylvester Stallone avec Rebel en 1971. Le film ne sortira jamais sur les écrans français mais débarquera en VHS dans les années 80 chez Embassy Vidéo. La Prémonition est un drame teinté de fantastique qui est loin de réussir tout ce qu'il tente mais offre au bout du compte un bon petit film de genre (enfin à peine).
La prémonition c'est l'histoire d'Andrea une jeune femme instable fraîchement sortie d'un asile psychiatrique et qui souhaite à tout prix récupérer sa fille biologique adoptée depuis par une famille. Avec l'aide de son compagnon, clown sur des fêtes foraines elle entreprend de capturer un fillette dont elle est persuadée d'être la mère , provocant ainsi chez sa mère adoptive un choc qui lui fait naître des visions cauchemardesque et des rêves prémonitoires.
La trame principale de La Prémonition qui à l’origine s'intitulait tout simplement The Adoption ou Turtle Heaven est clairement plus celle d'un drame psychologique traitant des différents traumatismes de la perte que celle d'un récit purement fantastique. Difficile même de savoir si ces éléments fantastiques se sont rajoutés pour coller à l'époque ou si ils étaient déjà présent lors des premières écritures du script, en tout cas l'ensemble se marrie plutôt harmonieusement à l'écran même si rien ne nous sera vraiment expliqué malgré un personnage de jeune femme ouverte sur l'occulte et caution pseudo-scientifique du film. Les différents dérèglements psychologiques des personnages sont tous liés à la notion de perte; c'est la perte de sa fille qui plonge Andrea vers la folie, c'est la menace et la peur de perdre sa fille adoptive qui déclenche chez Sheri ses visions surnaturels et c'est la peur de perdre sa compagne qu'il voit glisser vers la folie qui fera perdre la raison à l'amant d'Andréa. Si vous recherchez un pur film d'horreur fantastique nul doute que La Prémonition vous laissera un peu voir complétement sur votre faim car hormis une séquence durant laquelle Sheri voit apparaître Adréa couverte de blessures en robe rouge sang sur le lit de sa fille adoptive comme dans un cauchemar, le film ne devrait pas traumatiser beaucoup de monde. Les visions fantastiques, bien plus qu'horrifiques d'ailleurs, restent assez discrètes renforçant justes les liens qui existent entre les différents personnages et leurs traumatismes profonds. Si l'ensemble n'est pas vraiment palpitant, le film bien que desservi par une mise en scène un peu plan plan se suit sans déplaisir essentiellement porté par sa dimension dramatique et ceci jusqu'à un final un peu bancal, un peu grandiloquent, un peu tiré par les cheveux mais tout de même assez poétique et au bout du compte plutôt réussi.
La prémonition s'appuie également sur un bon casting dans lequel on retrouve dans un rôle malheureusement un peu secondaire Richard Lynch qui incarne cet inquiétant clown qui voit sa compagne s'enfoncer dans la folie au point de réveiller chez lui des pulsions violentes et meurtrières. Quant aux deux mères adoptive et biologique elles sont respectivement interprétées par une touchante Sharron Farrel et une inquiétante Ellen Barber. A noter aussi la présence dans le rôle de l'inspecteur de Jeff Corey un immense second rôle du cinéma américain que l'on a vu dans d'innombrables films et séries TV ( Little Big Man – Butch Cassidy et le Kid – De Sang Froid – Les Oies Sauvages pour n'en citer que quelques uns)
Plus drame psychologique que véritable film fantastique, La Prémonition reste toutefois un petit film prenant dans son intrigue avec des personnages suffisamment consistants pour que l'on ai envie de suivre leurs parcours. C'est pas très nerveux , ni vraiment palpitant, mais ça tient la route.
(Sur ce bonne fêtes de fin d'année à tous je me barre en congés et de de Sens Critique pour quelques jours )