Des balles pour le dessert
Deux grands acteurs, une histoire passionnante, une mise en scène inspirée et parfois virtuose, pas étonnant que The president's last bang ait plutôt bonne réputation. Im Sang-soo met les petits plats dans les grands et offre à l'essentiel de son film des effets de mise en scène très efficaces. A travers de jolis plans séquences, il nous permet d'avoir une vue d'ensemble des préparatifs effectués par les services secrets coréens avant qu'ils ne passent à l'action. Et lorsque la mise en mort s'enclenche, après une pénible heure d'exposition maladroite dans sa façon d'introduire tous les personnages en présence, nos efforts sont récompensés par une exécution sèche et sans fioriture, qui finit par un headshot en vue frontale assez marquant. La dernière demie heure suivant cette séquence endiablée renoue malheureusement avec les excès narratifs de la première heure, on s'accroche aux superbes partitions du duo Suk-kyu Han / Baik Yoonshik pour ne pas sombrer. Cette nuit meurtrière est en effet étirée plus que de raison et finit par nous faire douter. Im Sang-soo s'englue dans les méandres de son script et n'n sort jamais grandi. Il aurait surement gagné à être plus direct, moins évasif quant aux réels tenants et aboutissants ayant motivé l'acte définitif à l'origine de ce film mémoire.
Au final, de The President's last bang, on retiendra une mise en scène inspirée et une direction d'acteurs magistrale qui malheureusement ne peuvent s'exprimer totalement, la faute à un script qui ne parvient jamais à réellement exister.