Manqué sur toute la ligne
Quand la France se lance dans le cinéma d'animation avec un projet ambitieux comme The Prodigies, une adaptation bien libre du roman de science-fiction, La nuit des enfants-rois de Bernard Lenteric.
Il aura fallu environ cinq bonnes années pour que l'oeuvre débarque sur grand écran. Entre volonté dans un premier temps d'en faire un film live (projet abandonné suite à la violence du livre) et les déboires avec les studios d'animation (un des studios fera faillite, obligeant Charreyron et son équipe à faire appel à des Indiens pour achever le boulot), on obtient un film finalement complètement raté entre images de synthèse dignes d'un jeu vidéo d'il y a dix ans et une histoire finalement ridicule.
Seule la mise en scène reste au niveau, et encore, elle a tendance à multiplier les effets slow-motion pour rien.
L'animation date d'un autre âge sans être pour autant moche visuellement et de base. Mais c'est quand les personnages se touchent, ou que l'action est montrée à l'écran qu'on voit à quel point c'est devenu vieillot avant l'heure.
Au niveau de l'histoire, il y avait certainement bien mieux à faire. Avec des enfants étant dotés d'une intelligence et d'un pouvoir comme le leur, il y avait moyen d'aller chercher en profondeur et d'avoir une psychologie digne d'intérêt. Ici, c'est le néant absolu. On a une sorte de film d'action et d'aventures bourré d'incohérences scénaristiques. Autant vous passer les détails, mais outre les revirements incroyables des différents gosses (sans raisons presque), on a parfois des petites situations qui en deviennent risibles tant elles sont ridicules. L'un ou l'autre exemple? Le flic qui se fait bousculer et qui ne dit rien ou alors, à la fin, le fait que ces gosses tuent toute la garde rapprochée du président dans son bunker de la Maison-Blanche puissent se balader tranquillement en rue sans être poursuivis par la police après s'être faits internés est tout simplement absurde.
De l'ambition, ce film en avait. Mais les moyens n'étaient pas à la hauteur.