Pleins de promesses pour un film en demi-teinte.
The Prodigies est librement inspiré de La Nuit des Enfants Rois, un excellent livre de SF traitant du passage de l'adolescence à l'âge adulte de manière assez noir. Librement est ici le mot clé car en dehors du thème générale du livre et des noms des personnages, le spectateur ne retrouvera strictement rien d'identique au livre.
Mais bon admettons...
La réalisation est le gros point fort du film, visuellement ça clac, la 3D est très très bien intégrée à la construction des plans (même si la techno ne m'a pas semblé toujours bien calée par rapport au reste de l'animation), la photographie et la direction artistique sont eux, au poil.
Si le style visuel est très très adapté aux scènes d'actions, les scènes de sentiments/pathos souffrent d'un manque de crédibilité flagrante, surtout pour le personnage de Anne dont le visage plat peine à embringuer le spectateur dans ses émotions.
Les personnages, parlons-en, les cinq adolescents sont des stéréotypes sur pattes (ce qui était déjà le cas dans le livre) et de ce fait on se demande le pourquoi de certains choix : Sammy est sensé être le marrant de la bande et il devient celui qui fait toujours la tronche, Lee devient une fille (alors que si je ne m'abuse c'est un garçon dans le livre), etc. Le film souffre ainsi d'un manque de profondeur en n'exploitant de manière crédible ni la psychologie des "5" ni la psychologie des personnages secondaire. Seul Jimbo Farrar semble avoir un début de mode de pensé logique.
Ne parlons même pas du scénario à la limite de la crédibilité parfois.
Pour finir saluons tout de même le travail de Studio 37, qui a en tout point fait un film de compromis (en atteste les trop nombreux "product placements") : réactualiser un livre des années 80, peut-être pas toujours dans le bons sens (le jeu télévisé = WTF ???), bourré de coquilles, de choix scénaristique/esthétique discutable (pourquoi Anne et Mélanie on intervertit leurs couleurs de cheveux ? pourquoi ?) et qui de surcroit ne dure qu'une heure vingt-sept. Un film de compromis en somme.
Pour autant, le moment passer n'est pas désagréable et ça nous change des comédies françaises, juste un peu frustrant sur ce qu'aurait pu donner le film sans être pressurer par les impératifs de financement.