Sans enfiler de sabots

Loin des clichés ou, au contraire, de la bienpensance actuelle, "The Prom" a simplement trouvé le ton juste pour aborder l'intolérance.

Et plus particulièrement l'homophobie, sous toutes ses formes même celle qui paraît la plus bégnine.

On suit donc un groupe de stars de Broadway en manque de publicité positive qui se lance dans la défense d'une lycéenne privée de bal de promo parce qu'elle souhaite y aller avec sa copine.

Le film joue sur le décalage entre le monde de Broadway (qui se veut ouvert d'esprit et progressiste mais qui est obnubilé par son nombril et rempli de clichés sur les États ruraux) et le milieu plus conservateur de l'Indiana. Ces premiers vont se croire investi d'une mission presque civilisatrice à l'égard des seconds, ce qui réserve quelques bonnes vannes.

"The Prom" adapte une pièce de Broadway et cela se ressent : tout brille, tout est grandiloquent, surtout les décors et les scènes de danse, et le rendu est très énergique.

Cependant, il hérite aussi des défauts de ces pièces : tout va vite donc les personnages changent d'avis de manière très rapide, il n'y a pas de vrai progression dans le temps. Et puis les dénouements sont express.

Par ailleurs, j'ai adoré les scènes où les lycéennes chantaient, je les trouvais très puissantes. En revanche, celles de Meryl Streep ou de James Corden ont beaucoup moins fonctionnées sur moi. Il y a une vraie inégalité en terme de qualité entre les chansons du film.

Cela dit, ça reste un divertissement très honnête et qui porte un joli message sans enfiler de gros sabots.