The Proposition est le troisième film de John Hillcoat, le monsieur de l'apocalyptique The Road. Ce qui découle de ce western aux allures atypiques est d'une coquille remarquablement belle, mais sonnant souvent creux.
Venons-en aux points positifs, qui sont avant tout et presque essentiellement formels. Primo, il faut avouer qu'Hillcoat et ses copains ont fait un remarquable travail sur la photographie, avec de nombreux plans crépusculaires offrant de formidables images. Ensuite, il n'y a pas à dire, on retrouve aussi le style Hillcoat à la réalisation, avec une caméra souvent en mouvement, composée de beaucoup de travellings. Ensuite, il a pu compter sur la musique de Warren Ellis et Nick Cave (ce dernier étant aussi le scénariste du film, je vais y revenir) pour offrir de très beaux morceaux musicaux, bien que trop souvent utilisés à mon goût.
Le problème de l'oeuvre se situe sur le fond. Si on peut évidemment faire le lien avec ces nombreux plans de couchers de soleil et la relation entre les frères avec une apothéose quelque peu malheureuse, on ne peut que rester sceptique sur le travail effectué par Cave. En effet, ça raconte de belles choses, ça a des phrases très profondes, il existe une certaine poésie, mais la question que l'on se pose, c'est pourquoi? Ca me plait, mais ça me semble tellement contradictoire par rapport aux personnages, à ces salauds, à cette Australie d'époque, qui n'était encore un continent presque rempli de rebuts de l'Angleterre. A ce niveau, j'ai personnellement préféré le travail effectué sur L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Voilà, le western poétique à voir.