Claque visuelle et chaussures à talon.
Les coréens se débrouillent de mieux en mieux dans la catégorie, avec notamment Ahn Byeong Ki, réalisateur qui m'avait fortement étonné avec Phone, redoublant son savoir-faire plus tard en réalisant le sympathique Apt.
D'ailleurs on sent clairement que ce réalisateur inspire, preuve en est avec The Red Shoes, même si l'ombre d'Hideo Nakata n'est jamais loin, avec pour référence l'indétrônable Dark Water.
Ce film raconte l'histoire bouleversante d'une jeune femme ayant quitté son mari à cause d'un adultère. Manquant de moyen, elle s'installe dans un pauvre appartement sale et délabré avec sa petite fille (salut Hideo).
Un soir dans un wagon de métro, elle trouve une paire de chaussures roses resplendissantes dans les ténèbres.
Elle ne pourra pas hésiter à les prendre, attirée par une force viscérale.
Mais là où le mystère se pose c'est lorsque ces fameuses chaussures attirent la convoitise de n'importe quel être du sexe féminin, souvent avec violence et jalousie. Même la petite fille de l'héroine veut à tout prix garder ces chaussures, qui comme par magie, s'adaptent à ses pieds!
Autre effet étrange, elles rendent les femmes heureuses et nettement plus jolies avec un effet addictif. Un parallèle pertinent avec le consumérisme féminin parfois maladif dans une société matérialiste.
La première question qui nous vient en tête est "d'où proviennent ces chaussures?"
On le sait bien assez tôt avec des flashbacks nous montrant le passé d'une danseuse d'origine japonaise les portant il y a des décennies.
Tout cela peut paraitre classique et guère intéressant évidemment, mais Kim Yong-gyun arrive à sortir son épingle du jeu en nous proposant une alternative intelligente dans le dénouement de son film.
Entre les différents flashbacks, les coups de folie qui entrainent des passages perturbants voire sanglants entre cauchemar et réalité, sans compter le twist final totalement imprévisible, The Red Shoes est une petite une réussite.
"Semi"-réussite tout de même, d'où ma note, car ce fameux twist s'emmêle complètement les pinceaux malgré une fin à tomber par terre.
Le point fort du film revient indéniablement au niveau esthétique, c'est totalement éblouissant.
L'image est fine, belle, froide, avec des couleurs particulièrement bien choisies selon les situations, oscillantes entre le sombre, le rouge sang et le rose bonbon. Et évidemment c'est filmé merveilleusement bien avec des plans d'enfer.
L'actrice principale, Kim Hye-su, donne vraiment vie à l'œuvre en procurant un aura dépressive, haineuse, mais aussi terriblement triste par son jeu d'actrice aux multiples facettes, c'est très impressionnant à voir.
Donc pour finir The Red Shoes est une réussite, mais pour ma part le talent d'écriture se perd sur la fin où tout est mélangé maladroitement. Scénaristiquement c'est intelligent mais on a du mal à tout comprendre, frustrant lorsqu'on voit la qualité globale du film. D'ailleurs, la fin supplémentaire qui apparait pendant le générique n'arrange rien.
A revoir sans doute, car j'ai du mal à laisser une note à un film qui en vaut certainement plus, je suis peut être passé à coté de certains détails.