Sur le papier, la rencontre de deux étoiles du cinéma avait tout de l'incroyable promesse! D'un côté, une des rares icônes du muet qui a correctement réussi la transition au parlant, l'acteur fétiche de John Ford avec lequel il tournera 10 films (Le cheval de fer, La charge Héroïque, Trois sublimes canailles), et qui restera à jamais dans l'histoire du cinéma comme étant L'Homme dans L'Aurore : George O'Brien! De l'autre, une jeune star en devenir, tout juste dans la vingtaine, et que la filmographie accomplie jusqu' alors est loin de laisser présager la légende qu'elle finira par devenir : Rita Hayworth (bon, vous me direz que la suite de sa carrière n'est finalement pas si exceptionnelle que ça par rapport à ce qu'elle représentera pour le 7ème art, une sorte de Sharon Stone avant l'heure en quelque sorte...)!
Bon, si sur le papier on a de quoi être impatient, la réalité est tout autre! Produit par la RKO qui, pour l'occasion, en a profité pour emprunter Hayworth à la Columbia, ce film d'à peine 1 heure, probablement calibré pour un double programme, est loin d'être inoubliable! Une histoire pas trop mal foutue même si on devine bien comment tout cela va se terminer, avec le rôle de Judith Alvarez (Rita Hayworth) précurseur de celui de Jessica Drummond vingt ans plus tard, interprété par Barbara Stanwyck dans le Forty Guns de Samuel Fuller (une femme à la tête d'une bande de hors-la-loi). Par contre il n'en va pas de même pour la manière de filmer sans parler de l'éclairage des scène de nuit où on finit par ne plus voir grand chose. Quelques scènes d'actions et de fusillades (dont l'incontournable baston de saloon), ainsi que deux ou trois petits instants musicaux ne suffisent pas à chasser l'ennui qui nous gagne les minutes passant! Mais bon, il y a Rita et ça peut suffire à notre bonheur....