La première critique qu’il faut adresser à The Requin est qu’il est bien mal nommé, lesdits squales n’arrivant que dans la dernière demi-heure sans que les soixante minutes précédentes n’aient servi à installer une quelconque tension, une peur de l’eau et des monstres qui la peuplent. La deuxième est que la crise de la maternité, qui engendre une crise conjugale, ne trouve dans les situations qu’une illustration plate et facile, les requins incarnant le sentiment de culpabilité qui harcèle Jaelyn.
Le long métrage offre ainsi au spectateur avisé un pot-pourri des productions récentes : on pense à The Shallows (Jaume Collet-Serra, 2016) pour la dimension allégorique du prédateur cascadeur, ainsi que pour la représentation d’une héroïne contrainte de lutter seule, recluse sur des morceaux de bois comme Nancy évoluait entre récifs et carcasse de baleine ; également à Open Water (Chris Kentis, 2004) pour l’errance en pleine mer d’un couple destiné à se déliter. Les effets numériques, hideux, desservent une immersion déjà rompue par les jérémiades incessantes de l’actrice Alicia Silverstone, décidément abonnée aux nanars depuis Batman & Robin (Joel Schumacher, 1997). Baignade déconseillée…