(*C’est le titre du tout premier western Italien (d’ Enzo G. Castellari) que j’ai eu l’occasion de voir, dans une vie antérieure et dans un cinéma très pourri de Versailles, évidemment disparu aujourd’hui. Le film était contemporain des premières œuvres de Sergio Leone, réalisé par un des petits maîtres du genre, interprété par George Hilton (Jorge Hill Acosta y lara …), une manière de sous Franco Nero, ou Tomas Milian (Clint est loin …), mais crédible en Django, bref un nanar sans doute, mais un bon souvenir, quelque chose de neuf. Le film est tellement oublié qu’il n’a même pas de fiche sur SensCritique (et qu’il est donc impossible en l’état de l’intégrer dans la liste de mes introuvables …) C’était aussi le temps où des acteurs, célèbres par ailleurs, s’essayait pour le fun à ce sous-genre ; ainsi en France de Jean-Louis Trintignant, de Françoise Fabian, de Johnny Hallyday …)

The salvation, ou l’occasion d’un retour, sans autre prétention, dans un passé plutôt cool.
Avec, en prime, la présence décalée de Mads Mikkelsen et un casting pour le moins déroutant.

Retour au western spaghetti donc, en mode scandinave.

Les ingrédients y sont, en apparence : le scénario assez famélique, on me fait du mal, je me venge, ils se vengent, on se tue sans interruption, ou on menace de se tuer, on enchaîne les gros plans sous tension, les méchants sont très méchants et les villageois sont très lâches, la violence est constante (plus encore dans les annonces et dans les promesses que dans l’action) et très complaisante. Les décors sont conformes, les extérieurs (avec un désert dans le genre de Tabernas), le casting de gueules (même si Cantona dans le rôle autrefois dévolu à Kinski, cela ne le fait pas tout à fait), le shériff/pasteur et le maire/fossoyeur, tous deux bien veules. Certes l’image a perdu son ancien grain poussiéreux pour des couleurs numérisés au-delà du numérique, entre ocre et jaune, qui donnent à la ville fantôme un aspect fantastique supportable (mais pas les scènes de nuit, franchement immondes).

Il manque toutefois une touche d’originalité – que quelques bizarreries ne suffisent pas à combler : des gardes armés immobiles, statufiés devant la maison du grand méchant, 24 heures sur 24 ; des noms et des surnoms «intéressants » ( De la Rue pour le boss, Princesse pour Eva Green, « le Corse » pour Cantona !) ; Eva Green muette (pour avoir eu la langue coupée par les indiens, seule allusion à ces derniers …) - pour l’empêcher de jouer faux ? Il y a aussi quelques allusions au pétrole, sans autres perspectives … Le plus étonnant est peut-être le parallélisme régulièrement entretenu avec la guerre contre les Allemands. Elle est évoquée comme excuse au comportement terrifiant du chef de bande, autrefois très humain, rappelée brièvement par Cantona, Mads et son frère en reviennent aussi. J’imagine qu’il s’agit de la guerre de 1870 - même si le traitement des otages, quantification et mode de désignation, tient vraiment de l’anachronisme…

Mais surtout
le film manque
absolument
de tout humour
(même involontaire).


Et là le western scandinave passe vraiment à côté de l’essentiel.

Je vais (j’y suis allé), je me tire, et je n’y reviens plus.
pphf

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