Ce qui est amusant avec la Shaw et aussi un peu dommage c'est que nombre de leurs productions semblent utiliser le même scénario avec des personnages et un cadre différent. Ici on a droit à du grand classique mâtiné de propagande sociale communiste, ce qui étant donné l'endroit et l'époque de tournage n'est pas étonnant, mais celle-ci est amenée avec autant de délicatesse que le camion-benne des éboueurs passant à l'aube en faisant trembler les fenêtres. Je dirais même que ce film met les pieds dans le plat tout en gratifiant le serveur d'un coup de pied horizontal/manchette/balayette direct dans les gencives.
Voyons donc : un brave petit ouvrier, solide, sportif, tolérant, aimant, et débonnaire se voit s'interposer dans une bagarre entre un de ses camarades et le contremaitre car celui-ci a osé se rebeller contre le fait que les hommes n'aient pas leur paye à temps et aient à attendre en plein soleil et je ne vous dis que cela.
Bref, comme souvent dans les productions de la Shaw, le manichéïsme est de rigueur, mais ce qui est intéressant c'est de voir le rapport qu'affichaient alors entre eux les ouvriers et les chefs et le rapport de force qui était alors représenté de façon fort peu fine hélas, ce film montre tellement ses ficelles qu'il pourrait servir d'initiation au cinéma de propagande dans bien des cours.
Mais après tout on s'en fiche, nous ce qu'on veut c'est de la tatanne, du coup de pied en avant, de l'enchainement à deux-cent à l'heure, du sang, des larmes, et pourquoi pas s'il on est chanceux un bout de sein bien placé en gros plan sur la caméra. Toujours est-il de croire que là encore, même s'il n'est pas mauvais, il est très loin d'être le meilleur et qu'à voir ses références, je ne saurais que proposer davantage de voir "le Justicier de Shangai" ou "la main de fer" pour voir un film très semblable mais bien mieux travaillé.