J’ai vraiment aimé ce que j’ai vu de Larry Clarke jusqu’à présent mais The Smell of Us non, ça ne passe pas. Pourtant je me faisais un plaisir de voir ce nouveau Clarke, qui plus est avec le label Made in France ! Lui qui a tant de mal à être produit dans son pays... Mais rien à faire, autant je trouve Ken Park ou Bully très justes dans leur approche, autant je trouve The Smell of Us inouï de vulgarité. Il y a quand même un énorme défaut dans ce film, c’est qu’il vire dans l’exagération la plus extrême en filmant une jeunesse dépravée qui n’existe pas. Faut dire qu’il met quand même le paquet là le vieux Clarke : drogue, sexe, prostitution, inceste. Le tout dans un délire non-stop accumulant les scènes les plus surréalistes.


Là où Ken Park dosait bien quelques-uns de ces thèmes en les reliant à des thématiques sociétales, The Smell of Us n’est ni plus ni moins que l’illustration d’une orgie incessante. Et cette artificialité et cette lourdeur ne rendent pas service au propos véhiculés par le film. C’est faux, je ne peux pas croire en ces personnages faux. Je ne peux pas croire à cette fille qui se laisse filmer pendant qu’elle pisse sous un pont devant son ami. Je ne peux pas croire en ce mec qui filme son pote en pleine prostitution. Je veux du vrai, des personnages authentiques, pas cette parodie de jeunesse parisienne dépravée. Bon après, ça reste toujours mieux que celle filmée dans Lol…


J’ai vraiment eu l’impression que Clarke se complaisait à filmer des choses répugnantes histoire de nous sortir de notre zone de confort. Non pas que ça me gêne en temps normal, mais quand ça vire dans le too much gratos... Tiens d’ailleurs, anecdote, la scène du fétichiste a définitivement achevé la moitié de la salle de cinéma qui n’a pas supporté le choc. Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un fou rire nerveux d’ailleurs pendant ce passage. Pourtant je suis habitué à voir des scènes dégueulasses et malsaines, mais là le mécanisme du rire de protection s’est déclenché à mon insu. Faut dire qu’à un moment donné, trop c’est trop. Quand tu assistes à un défilé de scènes dégueulasses et gratuites, la saturation n’est jamais bien loin.


Même sur le plan de la mise en scène, j’ai été horriblement déçu. Le procédé des caméras amateurs devient tellement usant à la longue. C’est vraiment un film qui je n’ai pas aimé à tous les niveaux même si on peut lui reconnaître une certaine audace et quelques idées. Car après tout ça ose, ça fait durer la scène. Celle avec le prostitué et sa mère à la fin était juste ignoble, elle durait, durait… Mais ne me parlait pas. Pour ma part ce film est juste long, indigeste et surtout totalement vain. La déception fut à l’image de ce qui est filmé ici : sale.

Moorhuhn
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le 27 mai 2015

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